dimanche 17 décembre 2023

Doctor Who fête ses 60 ans

Je vous ai souvent parlé de la série Doctor Who, produite par la BBC, qui est une source d'inspiration pour l'écriture comme un compagnon de route musical via son compositeur, le génial Murray Gold. La série fête ces jours-ci ses 60 ans et profite de l'occasion pour bénéficier de trois épisodes spéciaux exceptionnels. 

 

Doctor Who Logo 60th years



ATTENTION : les spoilers commencent ici

Tout s’annonçait sous le meilleur auspice avec le retour, aux commandes de la série, des personnes qui m'ont fait aimer Doctor Who en 2007/2008 : le scénariste et showrunner Russell T. Davies, le compositeur Murray Gold, mais aussi les acteurs David Tennant (Le Docteur) et Catherine Tate (Donna Noble). Ils reviennent tous, pour certains 14 ans après leur départ. Il y a donc une bonne vague de nostalgie à l'horizon, comme je vous l'écrivais il y a quelques mois.

Et tout va dans ce sens lors du premier épisode de ce triptyque, The Star Beast. Réentendre les thèmes classiques qui portent un Tennant qui court partout, lance des What ? What ? What ? dans tous les sens et sauve la Terre d'une énième crise, m'a replongé 15 ans en arrière avec beaucoup de plaisir. Épisode perdu de la saison 4, The Star Beast fait du bien, notamment avec le mignon The Meep en guest star. C'est aussi l'occasion de solder certaines choses, comme si la série avait pris des virages pour revenir là. Ten reste mon Docteur préféré à ce jour et le revoir ainsi m'a fait le plus grand bien. 

 

The Meep Doctor Who
 

J'ai aimé Doctor Who pour son message positif et son énergie, mais ces deux éléments se sont dilués à mesure que les showrunners changeaient (et c'est normal). Le retour de Davies est vraiment le signal d'un retour en arrière, qui pourrait être mortifère pour la série à terme, mais lui offre un nouveau souffle bienvenue à cette heure. The Star Beast n'est rien qu'un épisode classique de Davies, avec ses qualités et ses défauts, toutefois il coche toutes les cases et je ne cacherai pas que c'est ça que j'aime dans la série. 

 

Cette impression est renforcée par le second épisode spécial, Wild blue yonder. Un vaisseau, 2 acteurs, un compte à rebours et zou ! Ces petits épisodes, de purs serials, jouent sur une touche Fantastique horrifique qui sied bien à la série. En effet, elle a régulièrement délivré de bons scénarios de ce type. Ici encore, c'est mené à bon rythme, les acteurs s'amusent, nous aussi, ce n'est pas exceptionnel, mais ça se savoure comme un chocolat à l'approche de Noël.

 

La série s'engage toutefois dans un virage avec son troisième special : The giggle. Davies a été recruté pour redémarrer la série, comme il l'avait fait en 2005. Ce n'est pas un problème en soi, car son personnage principal se régénère, donc change de visage, ce qui est propice à intégrer à l'univers des changements radicaux.

Dans ce volet conclusif, le Docteur est confronté à un terrible ennemi, The Toymaker, joué par Neil Patrick Harris. On retrouve ici l'ambition de Davis de confronter son héros à des puissances écrasantes, ici une entité doté de pouvoirs colossaux, qui joue à des jeux pour jouer des vies ! Avec des références et clins d’œil dans tous les sens, des scènes imposantes, une opposition à fort enjeu, nul doute que The giggle est bien l'épisode des 60 ans. 

 

The Giggle poster Doctor Who The Toymaker

 

L'épisode a davantage de défauts, sans doute car il tente de mettre en scène un grand méchant en peu de temps. C'est toutefois très prenant à suivre et on a droit à des passages musicaux, à des variations de rythme, à UNIT, et surtout à de multiples occasions de rire et de s'amuser.

Mais Tennant ne pouvait (et ne devait) pas rester plus longtemps. Le choix de Davies d'organiser une bi-régénération (un nouveau Docteur arrive, mais le précédent ne disparait pas) suscite bien des indignations parmi les fans. Pourtant, elle va bien dans ses habitudes où les pirouettes les plus grosses permettent de proposer une conclusion positive - on se souvient du final de Rose avec le Docteur, à la fin de la saison 4. C'est surtout l'occasion de revenir sur l'adieu déchirant de Tennant lors de son départ, et de donner un ton apaisé à un Docteur multi-traumatisé par toutes les vies qu'il a poussé vers la mort. En ce sens, la conclusion de l'épisode est à la fois la fin de l'ère du reboot de 2005 et l'aube d'un nouveau démarrage.

Car contrairement aux régénérations habituelles, nous pouvons profiter du nouveau Docteur (Ncuti Gatwa) pendant plus de dix minutes et il a l'air extrêmement énergique, souriant, jovial et joueur. Voilà qui est très intrigant pour la suite. Davies va-t-il réussir à retrouver un élan positif ? Va-t-il chercher à ré-introduire un élan Shakespearien ? Toutes les options sont sur la table, surtout qu'il introduit très vite beaucoup de pistes possibles pour l'avenir.

 

Si je n'ai jamais arrêté de regarder la série, je le faisais parfois par automatisme, à la recherche de quelque chose que j'y trouvais imparfaitement. Ces trois épisodes spéciaux m'ont permis de retrouver ce que j'aimais, avec émotion, mais devrait aussi relancer la série sur de nouvelles routes. Bien sûr, j'ai vieilli, et je suis sans doute plus critique qu'à l'époque sur la série et Davies, dont il est facile de lire les tics d'écriture. 

J'ai toutefois hâte que ça continue et, ce, dès ce Noël avec l'épisode introductif de la nouvelle ère. L'occasion de poursuivre l'aventure aux côtés du Docteur, comme tous les ans depuis 2008...

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