dimanche 26 novembre 2023

Lone Wolf McQuade de Francesco de Masi (1983)

Lone Wolf McQuade de Francesco de Masi
10 eme épisode de #Ma BO cette semaine


Lone Wolf McQuade (Œil pour Œil en français) fait partie de ces films de seconde zone au riche traitement musical, qui parvient à surpasser le contenu filmique. Francesco de Masi livre une partition très influencée par les westerns sur lesquels il a beaucoup sévi. C'est une partitions aux thèmes très prenants.

Francesco de Masi a adopté une approche old school, en donnant une ampleur western urbain à son travail. On parle là de classiques pratiqués par le cinéma italien et que le compositeur a allègrement participé à diffuser. L'ouverture, Main Title Lone Wolf McQuade fait la part belle à Alessandro Alessandroni, qui siffle l'air qui sera le thème principal du film. Un emprunt évident à Ennio Morricone et Luis Bacalov, l'homme ayant déjà exercé son talent sur Il Etait une Fois dans l'Ouest. Les cordes prennent alors le relais avec le chœur, pour jouer à leur tour ce thème de manière énergique, alors que l'harmonica nous emmène vers la fin de la piste. Commence un plan hommage aux westerns, avec voleur de chevaux, Sherrif, j'en passe et des meilleurs. Le End Credits sera sur le même ton.
Transition immédiate sur la seconde piste, comme dans le film, avec Walker...euh McQuade (Chuck Norris) qui observe Jefe, voleur de chevaux de son état. C'est cette fois la guitare puis l'harmonica qui appuient l'ambiance, les cordes et l'orchestre faisant exploser une troisième fois le thème avec le soutien de la chorale. L'ambiance est complètement tournée Western, avec un thème qui se retient très facilement et reste très facile à siffloter, comme on nous l'a prouvé sur la première piste. 


 



L'ambiance va perdurer sur de nombreuses pistes, comme Guns & Super Chargers, Piste 6, où l'on retrouve Alessandroni. Cela offre au thème un sur-développement du fait de son exposition à toutes les sauces, et la rupture où l'on entend le saxophone sur cette piste montre bien la dichotomie de l'album, entre grand classique et moderne jazzy.
La guitare, autre grande habitude du western, à la part belle sur le love thème, Lola's Theme. Le morceau a un ton sombre appuyé par la fin de la piste, qui illustre la face cachée, le mystère censé entourer la jeune femme. Repris avec grâce sur Lola & McQuade, on peut cette fois l'entendre à la guitare et repris par un chœur féminin en solo, très proche encore de ce qu'avait fait Morricone sur Il était une fois dans l'Ouest par exemple.
La fin de l'album rentre complètement dans le ton grandiloquent propre au genre, avec McQuade Short Burial (piste 19) qui s'ouvre sur le thème de Wilkes (voir plus bas) avant d'enchainer sur une montée en puissance des cordes (vers 3:00), bientôt soutenues par les cuivres qui interprètent le Main Theme. Le chœur pousse alors très fortement, pour un court motif dans les aigus. La fin du morceau est réellement admirable à l'écoute seule.
The Final Conflict (piste 23) colle parfaitement à cet esprit : l'orgue joue en ouverture le thème de McQuade, avant que ne vienne s'y greffer un motif du danger, pour reprendre sur toute l'orchestre le thème majestueux. C'est bien sûr l'occasion de l'affrontement Chuck/Carradine, que pourrait-on rajouter de plus...Cette piste est aussi le moment où le thème de McQuade est exposé dans sa version la plus puissante, avec toute l'orchestre et la chorale. On y retrouve le Love Theme une ultime fois, et enfin l'orgue puissant pour la scène finale, et les percussions qui ressortent quasiment pour la première fois afin de soutenir la grosse explosion de rigueur.


 

Alors, ce thème principal est-il le seul de tout l'album ? On pourrait le croire, mais non. Il est omniprésent, certes, mais pas seul. On retrouve ainsi le motif d'action, très influencé jazzy, avec les cuivres qui soutiennent un saxophone. C'est ce que l'on peut trouver sur A Meeting with Snow (piste 12), et qui revient brièvement sur The Big Fight piste 22.
Il y a également le thème de Wilkes, aka David Carradine, le méchant. Exposé dès Cuban Connection, il a une sonorité très électronique, et revient toujours par intermittence sur nombre de pistes de l'album. Il tente d'imposer la menace de la Némésis de Chuck, mais elle jure surtout particulièrement dans l'ensemble.

J'ai un affection particulière pour cette BO de Francesco de Masi que je ne me lasse pas d'écouter. Épique, puissante quand il le faut, elle jure un peu avec son film avec ses accents tantôt classique/western, tantôt moderne/jazzy. Mais quel plaisir ! Une excellente musique à écouter les yeux fermés pour se laisser porter.

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