samedi 1 juillet 2023

Hans Zimmer Live 2023 à l'Accor Arena

Bannière Hans Zimmer Live 2023

8 eme épisode de #Ma BO cette semaine

 

Le week-end dernier avaient lieu les trois concerts parisiens du Hans Zimmer Live 2023. Pour l’occasion, j’étais présent à l'Accor Arena pour le concert du vendredi, qui était complet. Nous étions donc environ 20 000 au moment où la salle fut plongée dans le noir.

 

Une percussion. Une chanteuse (Loire Cotler). Un jeu visuel sur l’écran de scène. C’est avec cette économie de moyens que démarre l'ouverture sur House Atreides de Dune. J'adore ce morceau dont j’avais parlé par ailleurs et la scénographie était magnifique. Tout le groupe joue ensuite Mombasa d'Inception qui m’a semblé peu à sa place, j’ai trouvé le morceau très agressif et il me semble convenir à l’adage : ça passe très bien à l’écran mais moins en live.

 

Le spectateur comprend assez vite que la version live 2023, très proche de la 2022, cible la dernière partie de carrière d’Hans Zimmer. Cela n’empêchera pas la première partie d’enchaîner les tubes et les thèmes comme des perles.

Ça commence avec Wonder Woman qui développe longuement les thèmes (Themyscira, open roads) sans oublier le fameux Is she with you qui est également présent en version chanté. Dès cette première suite, Zimmer ne va pas hésiter à mettre en avant ses collaborateurs, ici la talentueuse Tina Guo et son violoncelle électrique. Tout au long du concert, il nous présentera les solistes alors que la scénographie a été pensée cette année pour les mettre en avant lorsqu’ils jouent- un choix appréciable pour ceux qui ne sont pas en carré or. 

 


 

Pour rester sur les super héros, le concert continue avec Man of Steel. Après un classique What are you going to do when you are not saving the world, la compo bascule sur un superbe Flight en version rock. Porté en soliste par Nile Marr (fils de Johnny Marr, guitariste de The Smiths et collaborateur fréquent d’Hans ces dernières années), la version est très énergique et dans un ton rock très prenant. C’est à mon avis l'une des plus belles réussite de ce Live dans sa réorchestration.

Puis arrive le gros morceau de cette première partie avec une longue suite consacrée à Gladiator. Elle est moins classique que les medleys habituels, avec une ouverture sur le duduk (variation très intéressante du CD More Music from Gladiator) , enchaînement sur Might of Rome, bascule sur The Battle qui se conclue sur... l’arrivée de Lisa Gerrard. Je rêvais depuis de l'entendre en vrai, tant cette BO, Dead Can Dance, et les musiques qu’elle a écrite par ailleurs m’ont touché. L’émotion était au rendez-vous avec Honor him et Now we are free. Un moment incroyable, plein de beauté. Lisa et Hans ont échangé ensuite sur leur rencontre et sur l'hésitation de la chanteuse à se lancer dans la musique de films. Pourtant, elle y a connu le succès ensuite. Un moment très touchant, où l'on sentait tout le respect du compositeur pour elle.


Sans transition, Tina Guo est remise à l'honneur pour une longue suite Pirates des Caraïbes, où tout son talent est employé par le thème de Jack Sparrow. Une plus grande place est faite au Secret du Coffre Maudit avec un développement conséquent du motif de Davy Jones, l'occasion notamment de voir comment retranscrire la musique du médaillon de Jones (via un xylophone). L'on enchaine ensuite sur Marry Me, dont la scène du parachute, déjà présente dans de précédentes versions, reste un enchantement en live, qui fait monter les larmes aux yeux. La conclusion plus punchy sur Up is down et He's a pirate offre une conclusion parfaite à cette première partie très dense.  


Accor Arena Hans Zimmer Live 2023

L'Accor Arena attend la 2e partie...

L'entracte à peine achevé, Hans Zimmer et sa bande reviennent interpréter le thème principal de Top Gun : Maverick. Plutôt que la guitare électrique, c'est de nouveau le violoncelle électrique qui prend la lumière, accompagné d'une vraie cloche pour reproduire les gongs qui rythment le morceau. Il faut rendre le crédit à César - hum pardon, à Harold Faltermeyer, qui a composé ce thème immortel.

 


 

 

On continue avec le Dernier Samouraï, pour rester dans la carrière de Tom Cruise. L'apaisé A way of life/Idyll's end met en avant le flutiste Pedro Eustache - lui qui nous avait expliqué plus tôt comment obtenir des sons particuliers en perçant...des tubes PVC ! C'est une suite contemplative, qui retranscrit parfaitement l'étrange apaisement qui émane la BO. Un court détour sur The Way of the Sword est surtout l'occasion d'illustrer la fin de la bataille finale et la mort qui l'achève. L'ensemble est un peu à part dans le concert, tout en douceur au milieu d'un ton un peu plus rock.


Et de rock, il est tout à fait question avec The Dark Knight, extrêmement puissant sur I'm not a hero, puis Like a dog chasing cars où Hans, guitare en main, n'hésite pas à descendre devant la scène pour aller toper des mains avec les spectateurs ! En finissant sur le thème du Joker, on reste sur du Batman très classique et efficace.

Aucun des deux qualificatifs ne convient à ce qui suit, avec un improbable binôme Dark Phoenix/Dunkerque. Hans Zimmer commence par demander à la salle si quelqu'un a vu le X-Men en question, avant de s'excuser de la qualité de film. Mais certes, ce n'était pas la première fois qu'il mettait en musique un mauvais film. Ceci dit, ni le morceau interprété (extrêmement bruyant), ni l'enchainement sur Submarine de Dunkerque ne m'ont paru très intéressants. Assourdissants et répétitifs, ils font un sentiment de trop plein après un Batman déjà très massif. A mon sens, c'est un impair dans la setlist.


On reprend du bon pied ensuite, avec Paul's dream, de Dune. L'on sent qu'Hans est fier de sa composition pour le film de Villeneuve et j'ai l'espoir que la 2e partie, qui arrive en fin d'année, l'inspire tout autant. Loire Cotler fait à nouveau merveille, alors qu'une chouette mise en scène est faite dans la salle, un avatar de la chanteuse apparaissant régulièrement un peu partout entre les spectateurs.


Installé au synthé, Hans Zimmer lance la suite d'Interstellar, un très gros morceau développé autour de pistes moins populaires (Dust par exemple) où les chœurs sont aussi accompagnés d'une danseuse suspendue, qui accompagne les élans de la musique d'arabesques tout à fait surprenantes. Les jeux de lumières y sont excellents, les ombres projetées par la danseuse donnant une ambiance très particulière sur cette musique. La fin sur STAY est plus attendue, mais très réussie également.  



Autre superbe réussite, la suite du Roi Lion invite bien entendu Lebo M. à prendre les rênes. Après une ouverture classique, il se lance dans une interprétation enflammée de He lives in you. Chanson écrite pour Rhythm of the Pride Lands, le CD inspiré du Roi Lion, elle a connu le succès grâce à la comédie musicale. J'ai une histoire bien à moi avec cette chanson, que j'avais découverte à l'époque sur EMule (vi vi) et qui m'a longuement accompagné avec l'album, que j'ai trop usé et qui est désormais perdu. Bref, l'entendre là m'a renvoyé à un passé assez lointain, chargé d'émotion aussi, qui m'a fait très plaisir ! 

Le reste fut aussi classique (Stampede en version orchestral de 2019 pour le remake live, Remember, Circle of Life bien sûr) que bien mené avec une énergie renouvelée, doublée en percussions africaines spécifiques, mais aussi soutenue par une soliste inspirée qui échange bien avec Lebo M. On sent aussi l'aspect nostalgique de l'ensemble, Hans n'hésitant pas à présenter son vieux compère Nick Glennie-Smith au public, ou diffusant sur les écrans des images de l'enregistrement de la BO d'origine en 1994.


Tout le monde quitte la scène quelques minutes, histoire d'avoir le plaisir de se faire rappeler pour No Time to Die. Le mythique Gun Barrel/James Bond theme ouvre les hostilités, résolument rock à nouveau, avant que tout le monde s'y mette dans un Cuba Chase endiablé. Caramba ! Des danseurs de salsa accompagnent les musiciens pour un passage réjouissant.

Le dernier morceau sur Time d'Inception offre un dernier moment calme et posé pour conclure, avec quelques notes de piano.

 

Mon avis global sur le concert :

Comparativement au concert d'origine en 2016, l'on embrasse beaucoup moins l'ensemble de la carrière du compositeur pour cet opus 2023. Le choix des films, la longueur des suites et medleys va dans l'idée d'un vrai concert où Hans Zimmer a sélectionné les derniers épisodes de sa carrière qui lui ont plu. Il y a un côté "Face B" qui revient souvent sur les avis internet, car le compositeur a choisi des passages et mélodies moins connus (l'ouverture au duduk de Gladiator, He lives in you, le choix du Dernier Samouraï peut-être moins évident pour le grand public etc). Je ne suis pas d'accord : il n'a quand même pas joué d'obscurs films inconnus comme K2 ou La Maison aux esprits, juste cherché une approche plus progressive de ses longues suites sur des films connus. 

Le travail plus recherché sur la scénographie (écran qui met en avant les solistes, danseurs et percussionnistes qui occupent la scène au milieu de la team Zimmer, descente parmi le public) va aussi dans le sens d'un concert plus maîtrisé, peut-être moins fou-fou dans l'approche, mais qui témoigne d'une vraie envie de livrer un spectacle complet.



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