vendredi 3 décembre 2021

[Critique] Et si Napoléon...

 


 

Le blog parle beaucoup du lien entre Histoire et Imaginaire et les uchronies proposées dans Et si Napoléon... avaient tout pour me séduire. Comme dans beaucoup d'anthologies, des nouvelles m'ont plu, d'autres beaucoup moins : j'ai aussi ressenti de la frustration sur certaines d'entre elles. Petit tour de celles qui m'ont marqué en bien ou en mal.

 



Celles que j'ai aimé :


- Tout se distille de Silène Edgar : cette balade avec le héros, ses enfants et son alambic est très agréable stylistiquement tout en abordant pléthore de sujets sérieux (le sort des enfants, les relations avec l'église, le code civil etc). Une belle réussite. Vu le résultat, on ne peut que regretter l'indication de la préface, où Stéphanie Nicot précise ne pas avoir trouvé beaucoup d'autrices pour plancher sur le thème. Car cette nouvelle est probablement la meilleure et la plus originale.

 

- Dernier Soleil d'Armand Cabasson : Je ne m'attendais pas à lire une aventure mexicaine de Bonaparte et j'ai été surpris tout du long par le texte. Le ton, le style, l'idée, tout est prenant et les personnages brossés autour de l'Empereur, qui a réussi à échapper à son destin sur Sainte Hélène, est très réussi.

 

- La nouvelle campagne de Russie de Fabien Cerutti : c'est LA nouvelle épique de cette anthologie, où l'auteur joue la carte du combat désespéré tout en ajoutant une touche politique. Si je n'ai pas accroché au Bâtard de Kosigan, j'aurai volontiers prolongé le plaisir ici tant le contenu est passionnant et les personnages bien campés en peu de temps.

 

- Implacable Clio de Jean-Philippe Jaworski : toujours aussi à l'aise stylistiquement, Jaworski réussit à mêler uchronie et plongée dans l'ambiance de la Première Guerre Mondiale. C'est prenant et bien fait en peu de pages.

 


Celles que j'ai trouvé pas mal :


- Mémorial de Philae de Ugo Bellemba : j'ai aimé l'ambiance égyptienne et le ton "fin de règne" du texte. Il référence aussi des éléments historiques que je ne connaissais pas, ce qui m'a poussé à chercher plus loin sur la campagne d'Egypte. J'ai seulement trouvé cela un peu court, peut-être car l'univers a été développé par l'auteur dans d'autres récits. Du coup, je suis curieux de m'y intéresser.


- L’horatius Coclès du Tyrol de Jean-Laurent Del Socorro : l'uchronie classique avec un général (Le fameux Général Dumas) qui prend la place de Bonaparte et lui reste aigri de cette situation, toujours en retrait, toujours en retard. C'est (trop) classique, mais mené très efficacement par l'auteur.


- Au Service Secret de l'Empereur de Laurent Poujois : la nouvelle d'ouverture nous plonge dans un monde d'espions, l'ambiance est bien posée et le récit efficace. Il lui manque quelque chose que je ne saurais définir pour la trouver excellente. La pirouette finale m'a semblé un peu vaine.

 



Celles qui ne m'ont pas plu :


- Le dernier rêve de Napoléon de Raymond Iss : je n'ai pas accroché au côté onirique du texte, qui ne m'a pas emporté et a laissé planer une forme de confusion.


- Rêves d'égalité de Michael Roch : malgré des intentions évidentes et une réelle ambition dans le propos, j'ai trouvé irritant le fait de comprendre si tardivement ce qui se passe. Je n'ai pas accroché du tout au côté jargonneux typiquement SF "sérieuse" qui a contribué à mon incompréhension.


 

Les autres récits ne m'ont pas marqué en bien ou en mal. Par contre, j'ai aimé la postface éclairante sur l'approche de l'uchronie Napoléonienne et son histoire très ancienne. Cela m'a permis d'enrichir une liste de courses sur le sujet et de mettre en perspective les textes lus. C'est parfait pour conclure.

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