mardi 2 juin 2020

Lectures SFFF françaises #9

Fonction des lectures du moment, ce billet à publication irrégulière a pour but de synthétiser ce que j'ai aimé dans mes lectures SFFF française. Pour rappel, le précédent billet est par là.



Le cycle de Mithra de Rachel Tanner (Mnémos)
L'ouvrage, très réussi dans la forme, débute par l'Empreinte des dieux. J'ai été séduit par l'approche de l'autrice et son style, qui restitue bien ce que j'aime en Fantasy historique. Il y a de l'ampleur dramatique, des personnages bien construits et une bonne grosse dose de magie qui est à mon sens bien gérée.
Le Glaive de Mithra est bien plus sombre : il traite de la décadence de Rome, de ses conséquences et n'a que très peu de liens avec le précédent (4 personnages dont Judith, l'héroïne, ici reléguée au second plan ; une ou deux références à Laran et aux Braffort et Ygrene...et c'est tout) au point qu'on peut le lire indépendamment.
L'intrigue est très éclatée et suit de nombreux personnages, parfois pour une seule fois, parfois sur la longueur. La magie et l'aventure n'ont ici que très peu de place. Reste des personnages très humains (Julius et sa femme, Crigias, Damien, Eunice et Tullia) et une fin assez surprenante dans son traitement du combat final.
Les nouvelles qui terminent le volume sont courtes et assez classiques. Il n'y a rien de vraiment passionnant à part peut-être la nouvelle sur Dardanus qui éclaire différemment un passage du 2e roman. Dispensable, clairement.

Plus j'ai avancé dans le cycle, plus je l'ai trouvé disparate. Cette absence de ligne directrice est dommageable, car l'Empreinte des dieux propose une dynamique certes classique (c'est un récit initiatique), mais efficace, mais le reste n'est pas à la hauteur. Seule constante : l'excellence du cadre, des descriptions et des informations historiques.
Pour rappel, vous pouvez découvrir sur le blog une liste de romans de Fantasy antique, dont le cycle de Mithra fait partie.

Le serment de l'orage, tome 1 de Gabriel Katz (Bragelonne)
On se retrouve en terrain connu si on a déjà lu Katz, mais il est toujours aussi doué pour croquer les personnages et leur donner en peu de pages une réelle épaisseur. Cette introduction classique de roman Fantasy va vite nous emmener sur des terrains étranges et surprenants.

Je sais que c'est sensé être un livre jeunesse, mais l'absence de nuance m'a parfois gêné. Les méchants très méchants sont tellement horriblement méchants que leur méchanceté devient un peu ridicule. Je suppose que leur vraie nature sera révélée plus tard, mais les rares pistes évoquées sont peu engageantes.

Heureusement, le mystère est bien présent et Hollow grave vaut le détour. Curieux de découvrir la suite, si suite il y a (un an après l'achat, pas de signe pour le moment)...

Spire Tome 1 et 2 de Laurent Genefort (Critic)
Le premier épisode prend la forme d'une épopée, d'un idéal aussi que L. Genefort réussit bien à retranscrire : celui de créer une entreprise différente, qui collaborera avec ceux que les grands groupes ignorent, dans le but d'apporter à tous. Noble idéal, porté par des personnages aux épaules solides - que l'on suit en parallèle-, qui devront faire attention à ces grands groupes, mais aussi aux mondes qu'ils vont visiter, car il y a bien des raisons pour qu'ils ne soient desservis par personne..

Ce que j'apprécie chez Genefort, c'est que ses récits ne sont pas dépressifs même s'ils peuvent être sombres. L'humanité des personnages et la diversité des mondes parcourus permettent de s'évader aux côtés des navis, même si les ellipses nombreuses n'aident pas les personnages à être attachants. C'est d'abord une histoire de pionniers comme au Far West, bien retranscrite avec ses frontières à dépasser, quelles soient physiques ou de l'esprit, bien écrite aussi (comme toujours avec l'auteur).


Dans le second volet, la Spire est menacée et doit grandir ou fermer. Ce dilemme, intéressant sur le papier, m'a moyennement convaincu. Les personnages peinent à s'imposer et le "grand complot" semble écrit dès la fin du premier tiers, on ne s'étonne donc à aucun moment de la fin. Passé le plaisir des retrouvailles avec Lenoor et les autres, j'ai trouvé que cette partie manquait d'enjeux pour le lecteur.
Reste de beaux passages sur des planètes surprenantes et dangereuses où les valeurs sont chamboulées, comme ce monde dominé par la religion où des femmes pilotes de la Spire doivent faire face à l'ordre établi. Ça reste bien écrit, mais Genefort a déjà fait beaucoup mieux.

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