Vous pouvez lire la première partie par là.
L'entracte se termine, juste une occasion pour moi
d'évoquer la rupture de ton entre la première et la deuxième partie. Ce qui
suivra fonctionnera plutôt comme un concert de rock, mettant en avant la
guitare électrique pour mon plus grand plaisir. Toutefois, cela va rendre ce
second acte plus massif, dans tous les sens du terme, ce qui occasionne un
sentiment de trop plein dans l'enchainement des morceaux, surtout vu le choix du programme.
On reprend avec True Romance, sympatoche comme tout,
enchaîné sur Rain Man, deux thèmes plus légers de Hans Zimmer écrits dans la première partie de sa carrière. On notera que la deuxième partie de la version Rain Man en concert est
déjà plus agressive, mettant en avant la guitare électrique pour une version
plus rock dans l'esprit - qui me va bien, cela évite de trop dater le synthé.
Man of Steel s'ouvre sur du piano, citation touchante du
thème avant de basculer sans transition sur le final de l'album. Cela correspond basiquement à la piste What are you going todo when you are not saving the world ? et c'est une petite déception. D'abord l'enchainement est bref, ensuite il y avait de la place pour plus de variété dans la sélection (un exemple ou un autre).
La transition calme est assurée par le culte Journey to the line
de la Ligne Rouge, autre morceau classique de Hans Zimmer. Interprétation
sobre, la salle plongée dans le noir, avec l'animation d'une ligne rouge sur
l'écran qui finit par baigner l'orchestre. Chouette passage tout en puissance
grâce à la progression dramatique du morceau et à la mise en scène. Un autre excellent moment de ce concert.
Arrive le seul miscast de cette setlist, Electro de
Amazing Spiderman 2. Qu'on ne se méprenne pas, j'aime cette piste et le jeu
entre la chorale, le hautbois puis l'orchestre est dynamique. Mais la version
jouée est à ce point massive qu'elle a formé le fameux mur sonore que
j'évoquais en première partie : une désagréable impression que rien ne se détache, que tout se joue en même temps sans nuance, c'est dommage. J'en ai
senti le siège vibrer, chaque percussion doublée de riff de guitare faisant
pulser une onde…certes ça déménage mais concrètement je n'étais pas venu
entendre ça. D'autant que si je comprends le souhait de l'inclure dans le programme, il aurait fallu que ce soit moins long et moins agressif, même si la partition pour le coup s'y prête moins que pour Superman.
On passe ensuite à la trilogie Dark Knight et
après l'ouverture sur les sonorités électro du Caped Crusader, on remet ça avec
une version rock très intense du thème du Joker. L'anarchie musicale bouscule
l'auditeur mais l'enchainement avec l'imposant Elektro m'a semblé trop gourmand, au point que je n'ai
pas apprécié le medley…et pourtant quel programme dans le reste de cette suite.
On débute par Like a dog chasing cars, piste d'action qui me plait beaucoup habituellement et que l'orchestre réalise avec panache,
avant de revenir au thème du Batman puis d'enchainer sur celui de Bane. Hans
Zimmer prend alors le micro pour tenter de lancer la reprise du chœur dans la
salle, sans succès malheureusement. Peu importe, l'intensité monte jusqu'à se
conclure sur la fin poignante de Rise (à partir de 1 minute environ) de The Dark Knight Rises dans une version réorchestrée.
L'occasion de parler des disparus pour Zimmer, qui a tout
au long du concert introduit certains morceaux, rendant hommage à Tony Scott,
Heath Ledger ou évoquant les attentats de Paris. Des interventions simples ou
drôles qui ont été très bien perçues par la salle.
Le final devait s'appeler Interstellar. J'ai évoqué le film précédemment et sa musique contribue à l'ambiance particulière du dernier
Christopher Nolan en date. L'émotion est au rendez-vous car la progression du medley fonctionne du tonnerre, allant de Day One à
No time for Caution avant de se conclure sur une reprise de STAY
doublée à la guitare électrique, bonne idée, très intense et émouvante.
La salle est debout, acclame le groupe et l'orchestre. Hans Zimmer salue, s'éclipse. Bon, là tu te dis ahah, il y a un bug - enfin, là je parle de
l'observateur attentif de l'affiche qui n'avait rien d'autre à faire en
attendant devant le Palais des Congrès. Ben oui, Inception est affiché en grand
mais ne figure pas sur le programme ?
En bon spectacle rodé, le groupe revient donc et ouvre sur les premières mesures de Half remembered dream puis bascule
sur un épique Dream is Collapsing, morceau emblématique où le guitariste Johnny Marr se fait bien plaisir. L'enchainement est parfait sur
Mombasa, plus nerveux. La conclusion est apportée par Time, attendu certes, mais
terriblement bien choisi pour finir un tel concert. C'est un morceau assez lent, élégiaque comme Zimmer les écrit, où il a pu finir tranquillement au piano accompagné d'une seule violoniste. Un dernier beau moment pour graver l'image du concert dans les esprits.
Deux heures plus tard, tu es vidé (comme toi, ami lecteur
arrivé au bout de ce double article). Une éventuelle sortie CD fera une très
bonne synthèse/compilation des travaux de Hans Zimmer. Je confesserai avoir
préféré la première partie, plus centrée sur les BO qui m'ont fait adoré le compositeur.
La deuxième partie a été trop intense, globalement elle gêne un petit peu la
digestion du concert dirons-nous. Mais que de souvenirs dans la tête et
l'envie, avant tout, de prolonger le plaisir en écoutant chaque BO...pour écrire, bien entendu !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire