vendredi 2 novembre 2018

Vis la vie d'un roman en micro-édition (1)

Voilà plus de six mois que les préventes d'Entre la Louve et l'Olympe ont commencé chez Mots & Légendes.
Découverte, aventure, voilà des mots qui pourraient résumer ces six mois. Retour sur quelques moments de cette période.

 En route pour la publi !

Au début, il y a de l'excitation, forcément. Voir le projet prendre vie aux côtés de l'éditeur, Ludovic, découvrir les croquis et les illustrations achevées par Didier Normand, travailler encore et encore le manuscrit nous ont amené à ce moment. Le long travail individuel a laissé place à un triumvirat dont chaque membre fera d'un fichier word un roman.
Et pouf, le 15 mars dernier, on arrête tout : la prévente commence, les BAT (Bons À Tirer, fichier permettant de s'assurer de ce qui est envoyé à l'imprimeur et aux librairies numériques) sont validés, il faut donc s'arrêter, se défaire de deux ans de travail et accepter de passer à une autre étape.

L'excitation se transforme en inquiétude : Entre la Louve et l'Olympe plaira-t-il ?
Pour un premier roman, l'attente est plutôt du côté de l'auteur que du public, à part quelques proches. Se confronter au regard extérieur est intéressant, car il permet de se jauger d'une certaine façon.
L'appréhension vient d'abord de l'absence de confiance. Beaucoup de jeunes auteurs ont déjà confié leur sentiment d'imposture, ou du ressenti d'un manque de légitimité. Je n'échappe pas à la règle et j'ai lu avec beaucoup d'intérêt les différents avis publiés jusqu'ici.


Je suis prêt à lire les avis !

Se jauger ne veut pas dire accepter toute la critique, ou tout avis, comme argent comptant. Comme lecteur, j'ai des avis tranchés bâtis sur mes attentes et mon bagage culturel. Se retrouver de l'autre côté de la barrière entraîne un changement de perspective pas toujours aisé à comprendre pour l'auteur.
Entre mes objectifs de départ et le ressenti des lecteurs, il y a parfois un gouffre. C'est assez déstabilisant. Je vais prendre deux exemples parmi d'autres : lors d'une dédicace, mon univers a été comparé à Percy Jackson, de Rick Riordan, que je n'ai jamais lu ; lors d'un échange avec un lecteur, j'ai découvert qu'il voyait des liens entre le roman et les Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya).
Dans le premier cas, on est typiquement face au décalage de bagage culturel entre deux interlocuteurs : sans jugement de valeurs, on peut considérer que les attentes sont dans ce cas différents.
Dans le deuxième cas, je ne peux pas nier que cela a pu jouer. J'ai regardé Saint Seiya pendant une bonne partie de mon enfance et aussi à l'âge adulte avec le segment Hades. Cela fait partie de mon inconscient, de la somme qui a forgé mon imaginaire. Ai-je pu infuser de cette imagerie dans ELLEO ? C'est tout à fait possible.


Par le météor de Venus ! Ou Pégase, je ne sais plus...


Je lis en ce moment La ménagerie de papier de Ken Liu (Le Belial) et le novelliste résume bien cette situation dans son avant-propos : Qui peut dire si les pensées que vous avez à l'esprit tandis que vous lisez ces mots sont les mêmes que celles que j'ai à l'esprit pendant que je les dactylographie ? Vous et moi, nous sommes différents, et les qualia de nos consciences respectives divergent autant que deux étoiles aux extrémités opposées de l'univers. Il conclut ensuite avec justesse que nous avons tout de même lié un lien, et que c'est le plus important, ce à quoi je ne peux que souscrire !

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