samedi 23 septembre 2023

Sortie de l'anthologie Malpertuis XIV

Anthologie Malpertuis XIV des éditions Malpertuis
 

L'anthologie annuelle Malpertuis XIV est disponible sur le site de l'éditeur, les éditions Malpertuis


Synopsis :

Que faire si vos secrets les plus honteux s’affichaient sur votre front – littéralement ? Avez-vous entendu le chant des mygales ? Quels sont ces yeux rouges dans le métro qui vous regardent ? Que faire si vous vous retrouvez possédé par un démon ? Faut-il suivre ce fil rouge qui vous relie à l’être aimé ?

27 auteurs tentent de répondre à ces questions, et bien d’autres, selon leur sensibilité. 27 voyages dessinant toutes les couleurs du fantastique.

Oh, et une dernière question : avez-vous peur du noir ?


Nouvelles de Artikel Unbekannt, Sylvain Bonnet, Anthony Boulanger, David Camus, Bénédicte Coudière, Basile Despierres, Thierry Fauquembergue, Xavier-Marc Fleury, J. C. Gapdy, Tepthida Hay, Naël R. Jacob, Kevin Kiffer, Nelly Kiint, Xavier Lhomme, Swann Mayolle, Julie Nadal, Sylwen Norden, Dola Rosselet, Raphaël Rousseau, Louise Sbretana, Frank Sedrick, Paul Simon, Chloé Soubré-Lanabère, Guillaume Suzanne, Jean-Louis Trudel, Sandrine Vailtera, Éric Vial-Bonacci.

Couverture de  Lohran.

Prix de vente papier : 17€

Ma nouvelle :

J'y signe la courte nouvelle L’éclat des catadioptres. J'ai eu l'idée de ce texte l'année passée, au cours d'un très pénible trajet de vacances sous une pluie battante. On y voyait pas grand chose sur la route et mon imagination s'est naturellement mise en route. J'ai toutefois mis beaucoup de temps à passer à la rédaction et à boucler la nouvelle. C'est l'une des deux premières nouvelles que j'arrive à boucler depuis l'après-COVID, où j'avais également bouclé un texte pour un projet qui est toujours en cours.

Comme lors de ma précédente publication sur Malpertuis X, j'y évoque un souvenir d'enfance lié à la Lorraine. Malpertuis VI-X-XIV, j'ai manifestement une règle de publication chez eux ! Je remercie Thomas Bauduret de m'avoir à nouveau fait confiance cette année. 

Je me réjouis de pouvoir vous partager un nouveau texte pour la première fois depuis 2019. L'anthologie fait ses débuts ce week-end aux Aventuriales, si jamais vous y êtes de passage !

mercredi 6 septembre 2023

Avis : Roma Aeterna - Robert Silverberg

Cet avis est écrit dans le cadre de l'exercice de recensement autour de la Fantasy antique en France.

Lire de la Fantasy Antique


Roma Aeterna de Robert Silverberg

 
Roma Aeterna est une uchronie qui part d'un postulat simple : et si l'empire romain avait résisté à toutes les tempêtes, des invasions barbares aux religions en passant par la scission avec l'Orient, pour devenir la puissance dominante de l'humanité ?




On s'en doute, le sujet ne pouvait que me plaire, de même que l'angle science-fictif qui reprend les grandes lignes de notre histoire et se pose la question du "et si...". C'est à la fois la grande qualité et la grande faiblesse de ce recueil de nouvelles : esquisser un autre monde fascinant et intéressant avec sa propre chronologie et ses propres personnages clés, mais ne faire justement que l'esquisser.
 
Son titre est en rapport avec les propos de  Jupiter rapportés par Virgile dans l'Enéide (Chant VI : 'Aux Romains, j'ai donné un Empire sans fin'). 

Il dresse plusieurs points de divergences avec notre propre histoire : par exemple les Juifs n'ont pas fui l'Egypte, Jésus de Nazareth n'a pas existé, Mahomet est mort avant de pouvoir prêcher. Les trois principales religions sont ainsi privées de toute racine. Il y en a d'autres, que je vous laisse découvrir au moment de votre lecture. L'important est que l'Empire dure dans une longue fresque historique que Silverberg dépeint jusqu'à 2723 A.U.C. (ab Urbe condita, littéralement depuis la fondation de la ville, qui est la référence du calendrier romain), soit 1970 selon notre calendrier. La fiche wikipedia du roman dépeint en détail la chronologie alternative.


A la lecture, l'on découvre 11 textes (dix nouvelles accompagnées d'un prologue) très variés qui illustrent autant les divergences que des moments fondateurs de la vie de l'Empire. Les récits changent à chaque fois de protagonistes, même s'ils sont souvent longs  - près de 100 pages poches pour deux d'entre elle - et très détaillés dans l'approche de la période visée par la nouvelle. Là où Semper Lupa de Meddy Ligner s'intéresse plutôt aux évolutions de la vie des populations, Silverberg se penche lui sur les généraux, les princes, les empereurs, souvent vus par des membres de l'élite intellectuelle comme des historiens. 

Si je ne vais pas toutes les évoquer, quelques unes des nouvelles m'ont marqué :

1861 A.U.C. : la deuxième vague raconte la deuxième expédition romaine pour tenter d'aller conquérir le Nouveau Monde (à priori, l'empire Maya). Mais le héros Titus Livius Drusus comprend vite que la première mission a été décimée et que les sauvages face à lui sont menés par un guerrier nordique (Viking) qui a uni les peuples autour de lui. Dans son idée même, cette rencontre Maya/Viking/Rome est aussi surprenante qu'imaginative ! Et quel film cela ferait !

2568 AUC : Le règne de la Terreur se penche lui sur la Terreur que nous avons pu connaître à la Révolution, mais dans un univers romanisé. Bien sûr, les deux consuls ont un côté Robserpierre, avec cette idée de commettre des crimes horribles dans un objectif louable.

2723 AUC : Vers la Terre promise évoque un autre épisode, à savoir l'Exode des Hébreux. Mais si les Hébreux avaient choisi l'Exode...dans l'espace ?  Cette belle variation du projet du départ donne un côté plus proche, plus concret à la chronologie en utilisant cette idée.


Et d'un point de vue historique ?

Si, bien entendu, la somme imaginée par Robert Silverberg est impressionnante, il y a quelques couacs quand il évoque, par exemple, le fait que les consuls sous la République étaient choisis par le Sénat alors qu'ils étaient élus. Cela reste de l'ordre du détail.

Plus intéressant, c'est le parti pris de l'auteur de ré-interpréter des faits historiques sous cette férule romaine : l'approche d'une Renaissance, le règne d'une Terreur proche de l'Inquisition, une conquête à l'Espagnole du Nouveau Monde (mais qui échoue), le massacre d'une famille régnante (on pense aux Romanovs pour la référence). Silverberg reprend donc certains éléments pour critiquer plus largement ces super-états tout puissants dans une réflexion qui laisse à penser que l'Humanité progresse, bien entendu, mais dans un sens proche du nôtre. C'est ce que je regrette un peu avec Roma Aeterna : la culture romaine impériale aurait-elle poussé notre civilisation dans les mêmes dérives ? Devons-nous répéter nos erreurs et nos succès ? 

Ce sont bien entendu des questions philosophiques importantes que l'auteur pose, même si je ne suis pas en accord avec sa façon d'y répondre. L'effort, qu'il a mené sur près de 15 ans (la première nouvelle a été publiée en 1989, la dernière a été écrite lors de la publication du recueil en 2003) est impressionnant et pousse à réfléchir sur le sens de l'histoire, une question passionnante.

jeudi 24 août 2023

Cinéma : Top Mission Impossible

Top films Mission Impossible avec Tom Cruise

 

Je suis un grand fan de la franchise Mission Impossible depuis plusieurs années : j'aime particulièrement le ton ludique des épisodes, les scènes d'action où le tout numérique est évité, et plus globalement le divertissement que nous a livré chaque film. Autant dire que je ne pouvais pas rater ce nouvel opus : Mission Impossible : Dead Reckoning partie 1. C'est l'occasion pour moi de revenir sur chaque épisode de la franchise, dans un désordre assumé qui fait office de top !


Affiche Mission Impossible 4 Protocole fantôme

1. Mission Impossible : Protocole Fantôme (Brad Bird)

Episode enlevé, Protocole Fantôme est l'archétype de ce que l'on aime dans la franchise : un contraste d'humour et de sérieux, de scènes épiques qui alternent avec des temps calmes où le réalisateur Brad Bird s'emploie à développer l'équipe autour d'Ethan Hunt. L'introduction de nouveaux personnages (interprétés par Jeremy Renner et Paula Patton) oblige le scénario à ne pas s'occuper que de Hunt. Et si l'intrigue est convenue, avec un énième savant fou voulant détruire le monde, il propose de chouettes moments de tension (Moscou) et d'action (Dubaï). Le film le plus équilibré et le plus divertissant de la franchise, à mes yeux.


Mission Impossible 5 Rogue nation

2. Mission Impossible : Rogue Nation (Christopher McQuarrie)

Surfant sur la réussite de Protocole Fantôme, ce 5e opus maintient le rythme en prolongeant les mêmes qualités. Il y ajoute deux introductions de poids avec Rebecca Ferguson, charismatique en diable dans le rôle d'une agente désavouée, et Sean Harris probablement le meilleur antagoniste de la série dans le rôle de Solomon Lane. Là encore, l'épisode n'hésite pas sur les morceaux de bravoure où Tom Cruise nous étonne souvent (en moto, en plongeon, en avion) tout en gardant un humour bon enfant, qui n'en fait pas trop. Pour ne rien gâcher, Joe Kramer signe la meilleure BO de la franchise.


Affiche Mission Impossible Fallout

3. Mission Impossible : Fallout (Christopher McQuarrie)

Fallout est le faux frère de Rogue Nation, dont il prolonge les thématiques et certains arcs scénaristiques. Il continue à creuser la mythologie de l'univers en introduisant d'autres personnages (Henry Cavill en agent retors de la CIA, Vanessa Kirby en vendeuse d'armes et de services un peu spéciaux). Si les morceaux de bravoure restent impressionnants - à Paris notamment, ou le final dantesque -, le film se montre toutefois un peu plus sérieux que les précédents. Ce changement de ton implique une certaine lourdeur qui ne sied pas tout à fait à la franchise. Lorne Balfe y signe peut-être la pire BO de la franchise.


Affiche Mission Impossible 2

4. Mission Impossible 2 (John Woo)

L'épisode mal aimé fait partie de ceux que j'apprécie, principalement parce que j'y trouve ce qui me plait chez John Woo : un ton naïf et romantique (Séville) accompagné d'un sens de l'action incroyable. Il faudra un jour que je vous parle en détail de ce que j'aime chez lui. Bref. S'il patine un peu dans un schéma très binaire du méchant contre le gentil, le film est porté par des élans (le recrutement de Nyah, l'infiltration chez McCloy, tout le final) dont le point d'orgue est la fin de la scène de laboratoire, condensé du style Woo, à la fois lyrique et profondément premier degré dans les sentiments exprimés. 


Affiche Mission Impossible Tom Cruise

5. Mission Impossible (Brian de Palma)

Mon principal problème a été d'avoir vu le film après la série (originale et 20 ans après). Du coup, la trahison des premières minutes m'a tellement pesé que je n'ai jamais vraiment pris plaisir à cet exercice de style où De Palma met pourtant beaucoup de talent. J'ai du mal à m'intéresser à Hunt et à ce qui lui arrive. Avec le recul, j'ai moins de mal, mais je préfère d'autres films du réalisateur de cette époque (Snake Eyes et L'Impasse, pour ne pas les nommer). On y retrouve en germe ce qui fera la franchise, sans que le virage grand spectacle ne s'accompagne encore de l'action tonitruante d'autres épisodes.


Affiche Mission Impossible Dead Reckoning part 1

6. Mission Impossible : Dead Reckoning partie 1 (Christopher McQuarrie)

Partant d'un postulat dans l'air du temps (les IA, les fakes news), ce 7e opus souffre d'un scénario nébuleux : Les motivations sont vagues et sur-explicitées par des dialogues creux, le film ne va cesser de dérouler des plans généraux confus, des trahisons peu intéressantes. L'Entité est une excellente idée mal utilisée et son représentant, Gabriel (Esai Morales) manque de charisme et peine à représenter une vraie menace. L'ajout du personnage de Grace (Hayley Atwell) ne m'a pas convaincu. Reste un rythme agréable à suivre, une séquence romaine très prenante, le personnage jusqu'au boutiste de Paris (Pom Klementieff, très charismatique en simili Harley Quinn) et quelques ruptures humour/gravitas bien senties, mais c'est trop peu.


Affiche mission impossible 3

7. Mission Impossible 3 (J.J. Abrams)

Je n'ai jamais trouvé très impressionnant cet épisode, qui a la grande qualité de rétablir une vraie équipe autour d'Ethan. Mais à part la scène de l'autoroute, tout cela est très plat, toujours sur le même rythme, avec des poncifs mal exploités, tout autant que son méchant (pourtant un charismatique Philip Seymour Hoffman qu'on l'on voit à peine dix minutes). Le film est charnière entre ce que la franchise était et ce qu'elle va devenir, mais la mue n'est pas encore définitive et Abrams reste un réalisateur sans beaucoup de talent ni d'idées, contrairement à ceux qui ont bossé sur la franchise par ailleurs.


Et vous, quel est votre top Mission Impossible ?