Je vous propose de renouveler un petit exercice réalisé pour la première fois fin 2017 : plutôt que le top habituel, je vais
vous parler des œuvres ou passages qui m'ont plu à travers des scènes,
des moments particuliers découverts pendant cette année 2018.
Attention, je parle forcément des films/séries/romans et de leur contenu.
Impossible poursuite dans Paris (Mission Impossible : Fallout)
La série de films Mission Impossible se signale depuis quelques années par sa fidélité au concept du blockbuster impressionnant qui en met plein les mirettes. Ce sixième épisode suit la tendance et est riche en séquences prenantes. La plus réussie selon moi est cette improbable course-poursuite dans les rues de Paris, où Ethan Hunt prend tous les risques afin d'échapper à la police parisienne, ses ennemis et ses anciens amis aussi. D'une lisibilité parfaite, d'une intensité soutenue, la séquence est une leçon de montage aux prouesses techniques saisissantes, pur moment de fun que même quelques plans trop numériques ne viennent pas gâcher.
Un bal chimérique (Edwenn : le monde des Faes - Charline Rose)
Cela commence comme une scène de bal dans un conte : Edwenn, l'héroïne humaine, découvre un spectacle sans comparaison dans un château féérique habité par des gens fantastiques. Les jardins sont superbes, les danses prenantes, un soupçon d'amour vient se greffer là-dessus...et là, tout dérape. Prenant à contre-pied le lecteur, Charline Rose y orchestre un basculement vers l'horreur où les Chimères, des créatures aptes à manipuler les illusions, attaquent le palais et pervertissent la fête. Le merveilleux devient horrible, la panique s'empare des convives, la mort frappe, le contraste est particulièrement réussi.
Scène jusqu'au-boutiste aux visions saisissantes, c'est clairement le point d'accélérateur d'un roman qui a ses qualités (stylistiques, notamment), malgré un scénario un peu trop sage.
Agents of HYDRA (Marvel : les Agents du SHIELD saison 4)
Agents du SHIELD explore depuis la saison 3 bien des terrains de la science-fiction : l'intelligence artificielle, les super-héros, la normalité face à l'anormalité, et s'est essayé dans sa saison 4 à l'uchronie. J'en ai parlé par ailleurs, mais cette partie uchronie m'a particulièrement impressionnée par la réinterprétation du contenu même de la série. Cette séquence, longue (un tiers de la saison),bien charpentée, joue au jeu de "et si" sur l'intégralité de l'historie de la série jusque-là : et si Hydra avait gagné contre le SHIELD ? Que seraient devenus certains personnages ?
Les auteurs savent alors manipuler les références, réécrire leurs héros, faire passer pléthore d'émotions. La grande qualité du show éclate alors : c'est sa cohérence, sa capacité à parler à ses fans, son amour pour son matériel d'origine. Contrairement à la formule Marvel qui tend de plus en plus à se moquer cyniquement de ce que chaque film montre, avec cet humour décalé qui dédramatise les enjeux, les scénaristes jouent ici le jeu du sérieux, de l'engagement, de la possibilité d'un non-retour. Une belle leçon d'écriture.
Le Retour de Mon nom est personne (Le Retour du Héros)
Le Retour du Héros est une comédie portée par le duo Jean Dujardin/Mélanie Laurent qui revient, sous le Premier Empire, sur un capitaine des hussards mystérieusement disparu et qui refait surface avec un statut (totalement usurpé) de héros. Le film de Laurent Tirard profite de ses atours de film historique pour varier les ambiances. Grâce à sa musique, il se tourne notamment vers le western, plus précisément vers un hommage à Mon Nom est Personne de Sergio Leone, qui questionnait également la nature des héros et des légendes - un parallèle bienvenue. Une scène en particulier, à la fin du film, reflète cet hommage : le capitaine se tient face à une charge de Cosaques qui rappelle fortement la charge de la horde sauvage qu'affronte Jack Beauregard. Un chouette moment, pour un film français globalement réussi.
Une ménagerie de papier pixarienne (Ken Liu)
Ken Liu mélange science-fiction et culture chinoise dans ce texte qui donne son titre au recueil du même nom. L'auteur y aborde la relation filiale entre une mère et son fils de manière délicate, intimiste, basée sur la nostalgie et le sentiment. La dureté de la nouvelle ne doit pas faire oublier la magie évoquée en arrière plan, la capacité à mettre en peu de mots une idée, une émotion. Cette économie est très Pixarienne, comme au meilleur de sa production animée (Wall-E, les cinq premières minutes de Là-haut) où quelques plans suffisent à transmettre une large palette de sentiments. Ce sont quelques pages qui suffisent à Liu, dans un recueil absolument admirable.
De la Terre à la lune (First Man)
Quand on va voir un film sur la course à la conquête de la Lune, on s'attend forcément à quelques passages obligés dont le décollage de la fusée, moment incontournable s'il en est. Dans First Man, c'est la scène la plus imposante du film, et Damien Chazelle y a dosé une intensité, mais aussi un impressionnant dispositif technique, qui donne à la séquence énormément d'ampleur. La caméra y est plus posée, plus solennelle dans ses plans majestueux.
Le réalisateur continue, dans son dispositif narratif, de nous faire vivre la séquence à travers les yeux de Neil Armstrong (Ryan Gosling), ce qui lui donne une force au-dessus de la moyenne : tout ou presque nous a conduit à ce moment, qui est l'aboutissement du film et de la vie du héros. Même si on connait le résultat, le spéctateur marche à 100%. Je ne suis toutefois pas sûr d'un rendu similaire à la TV, tant ce passage fait "Cinéma". Avec un grand C.
God of War (God of War 2018)
C'est LA BO de cette année 2018 : God of War, de Bear McCreary, offre tout ce que l'on peut attendre d'un score épique : les chœurs masculins et féminins s’entrecroisent de piste en piste, on bascule indistinctement de l’épique au tragique, avec un sens de la narration omniprésent. C’est peut-être la plus belle réussite du compositeur dans la longueur : réussir à varier ses thèmes, ses approches, son jeu sur les pupitres pour constamment garder l’auditeur attentif et embarqué dans l'aventure. Le thème principal, God of War, est juste épique.
La BO idéale pour écrire cette année !
Et vous, avez-vous des éléments particuliers à retenir pour 2018 ?
Les auteurs savent alors manipuler les références, réécrire leurs héros, faire passer pléthore d'émotions. La grande qualité du show éclate alors : c'est sa cohérence, sa capacité à parler à ses fans, son amour pour son matériel d'origine. Contrairement à la formule Marvel qui tend de plus en plus à se moquer cyniquement de ce que chaque film montre, avec cet humour décalé qui dédramatise les enjeux, les scénaristes jouent ici le jeu du sérieux, de l'engagement, de la possibilité d'un non-retour. Une belle leçon d'écriture.
Le Retour de Mon nom est personne (Le Retour du Héros)
Le Retour du Héros est une comédie portée par le duo Jean Dujardin/Mélanie Laurent qui revient, sous le Premier Empire, sur un capitaine des hussards mystérieusement disparu et qui refait surface avec un statut (totalement usurpé) de héros. Le film de Laurent Tirard profite de ses atours de film historique pour varier les ambiances. Grâce à sa musique, il se tourne notamment vers le western, plus précisément vers un hommage à Mon Nom est Personne de Sergio Leone, qui questionnait également la nature des héros et des légendes - un parallèle bienvenue. Une scène en particulier, à la fin du film, reflète cet hommage : le capitaine se tient face à une charge de Cosaques qui rappelle fortement la charge de la horde sauvage qu'affronte Jack Beauregard. Un chouette moment, pour un film français globalement réussi.
Une ménagerie de papier pixarienne (Ken Liu)
Ken Liu mélange science-fiction et culture chinoise dans ce texte qui donne son titre au recueil du même nom. L'auteur y aborde la relation filiale entre une mère et son fils de manière délicate, intimiste, basée sur la nostalgie et le sentiment. La dureté de la nouvelle ne doit pas faire oublier la magie évoquée en arrière plan, la capacité à mettre en peu de mots une idée, une émotion. Cette économie est très Pixarienne, comme au meilleur de sa production animée (Wall-E, les cinq premières minutes de Là-haut) où quelques plans suffisent à transmettre une large palette de sentiments. Ce sont quelques pages qui suffisent à Liu, dans un recueil absolument admirable.
De la Terre à la lune (First Man)
Quand on va voir un film sur la course à la conquête de la Lune, on s'attend forcément à quelques passages obligés dont le décollage de la fusée, moment incontournable s'il en est. Dans First Man, c'est la scène la plus imposante du film, et Damien Chazelle y a dosé une intensité, mais aussi un impressionnant dispositif technique, qui donne à la séquence énormément d'ampleur. La caméra y est plus posée, plus solennelle dans ses plans majestueux.
Le réalisateur continue, dans son dispositif narratif, de nous faire vivre la séquence à travers les yeux de Neil Armstrong (Ryan Gosling), ce qui lui donne une force au-dessus de la moyenne : tout ou presque nous a conduit à ce moment, qui est l'aboutissement du film et de la vie du héros. Même si on connait le résultat, le spéctateur marche à 100%. Je ne suis toutefois pas sûr d'un rendu similaire à la TV, tant ce passage fait "Cinéma". Avec un grand C.
God of War (God of War 2018)
C'est LA BO de cette année 2018 : God of War, de Bear McCreary, offre tout ce que l'on peut attendre d'un score épique : les chœurs masculins et féminins s’entrecroisent de piste en piste, on bascule indistinctement de l’épique au tragique, avec un sens de la narration omniprésent. C’est peut-être la plus belle réussite du compositeur dans la longueur : réussir à varier ses thèmes, ses approches, son jeu sur les pupitres pour constamment garder l’auditeur attentif et embarqué dans l'aventure. Le thème principal, God of War, est juste épique.
La BO idéale pour écrire cette année !
Et vous, avez-vous des éléments particuliers à retenir pour 2018 ?
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