vendredi 2 décembre 2011

Conscience politique

Alors que je lis en ce moment le livre de Peter F. Hamilton : L'Etoile de Pandore T1 - Pandore abusée, j'ai particulièrement apprécié le développement autour du personnage d'Adam et cette vision futuriste d'un parti socialiste qui ne serait plus du tout au cœur des préoccupations à cause du triomphe du capitalisme. Sans parler de politique au sens strict, le Temps des Tyrans aborde des visions politiques différentes.



D'abord, quelle approche les militaires peuvent-ils avoir de la politique ? Dans nos sociétés actuelles, les soldats sont tenus au strict devoir de réserve quant à leur opinion, car ils servent avant tout une cause, une nation, et non plus une idéologie. Mais au sein des Mondes Connus, la Flotte a un pouvoir immense : elle possède une flotte de combat de plusieurs milliers d'appareils qui surveille les frontières et le trafic entre planètes, et gère également le pôle de sécurité intérieure de l'Alliance, du maintien de l'ordre à la traque des délits financiers. Elle supervise surtout le programme Ultime Frontière (voir par là) d'exploration, pour lequel de nombreux citoyens travaillent.
La frontière devient alors de plus en plus ténue car un tel pôle d'individus, à fortiori quand il fait travailler plusieurs millions de personnes à travers dix sept secteurs, peut avoir son mot à dire, vouloir peser sur le jeu politique. Dans ce cas, comment gérer le délicat équilibre de la répartition des pouvoirs ?

Un arc du premier tome traite d'un kollan qui cherche à comprendre pourquoi son frère, un Saelge (représentant du peuple), a pu être assassiné. Les kollan sont une espèce humanoïde télépathe qui a de grandes capacités politiques par son aptitude à transmettre des sentiments par la pensée. Dans l'univers du TdT, le parti politique n'existe plus, car il existe trop de courants divergents pour voir naître des groupes pouvant peser sur la vie politique. Notre personnage, Deram'B'row affirme sa croyance qu'un parti est inutile, car au final, il finit toujours par soutenir un seul homme. Alors autant laisser l'individu seul s'élever au-dessus de la masse car si il est fait pour diriger, il pourra prendre le meilleur sur les autres. Pourtant, si un groupe de population sans talent politique défini veut s'exprimer collectivement, comment va-t-il dans ce cas se faire entendre au milieu d'une masse toujours plus dense ? C'est une des questions qu'il devra résoudre pour élucider le meurtre de son frère.

Autre question politique, c'est celle du fédéralisme. A l'heure où l'Union européenne vacille, j'ai envie de me poser la question du fonctionnement du système, de son utilité. Actuellement, les états-nations freinent des quatre fers pour limiter l'intégration sous toutes ses formes. Imaginons dix sept espèces qui ont des traits communs mais qui doivent apprendre à vivre ensemble, comment concrétiser cette fédération ? Comment la diriger ? Au début du Temps des Tyrans, l'Alliance est dans une situation proche de la notre : elle est dirigée par une classe politique lointaine, nommée par ses pairs (et non élue), qui se soucie surtout du fonctionnement global de l'ensemble plutôt que de ses rouages internes. Mais ces rouages broient des vies, en aspirent d'autres, et le sentiment d'abandon est très présent.
L'Alliance doit donc se réformer, mais dans quelle sens ? Devenir une gigantesque machine capitaliste, travailler dans l'objectif du bien être pour tous, trouver une médiane qui saura satisfaire tout le monde, y compris les militaires ?



Je n'entends pas, ici, partir dans la même direction que Florent dans Pax Europae. Dans son univers uchronique, la fédération est nécessaire à la survie des peuples, mais dérive à partir du moment où elle se pense comme la dernière et seule alternative.
De mon côté, les quatre tomes posent la question d'un nouvel équilibre à trouver. Plusieurs solutions seront explorées et appliquées (ou non). Dans Legend of Galactic Heroes, une série animée japonaise que je tiens pour une référence, une démocratie et une monarchie impériale s'opposent. Les deux camps ont leurs qualités et leurs gros défauts. A la fin d'une longue guerre à la fois civile et extérieure, l'équilibre est trouvé grâce à un homme, et le système se rapproche furieusement d'une monarchie constitutionnelle à la japonaise.
N'étant pas partisan de ce régime, ce n'est pas ainsi que je voyais finir les choses, mais au moins, la série restait dans une logique forte à ce niveau : celle de la recherche d'un équilibre politique après des années de chaos. Je vais également suivre cette logique à travers le cycle.

Concernant l'objectif de boucler avant la fin de l'année le TdT : j'ai progressé de 32 739 signes et je viens d'entamer la 79e page depuis le dernier pointage. Le rythme n'est pas optimal mais au moins, je progresse.

3 commentaires:

  1. Considères-tu l'Alliance comme une confédération, une union fédérale ou une une union fédérée ? Les Saelges ont-ils complète autorité sur les planètes où subordonnent-ils seulement des gouvernements planétaires (ou solaires), et selon la réponse, quel est le pouvoir d'ingérence de l'armée entres les domaines de compétences locaux et galactiques ?

    Quand tout fonctionne bien comme prévu, j'entends ^^

    Je serai intéréssé par l'importance qu'est censé avoir la régence de l'Alliance par rapport aux systèmes qui la composent.

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  2. Disons que la définition est peu évidente pour moi mais je répondrai union fédérale. Je vais en donner les grandes lignes : il y a un principe de superposition (au niveau des secteurs et de l'Alliance, on retrouve des chambres capables d'émettre des décisions législatives) et on retrouve un système fédéral dans le sens où les décisions des Saelges sont supérieures, en droit, à toutes les autres.
    Quelques exceptions demeurent, d'un point de vue occupation des planètes ou circulation commerciale, mais on est loin de l'équipollence des normes.

    C'est là que se pose le problème militaire : ils ont compétence et au niveau local, et au niveau galactique. Leurs directeurs régionaux répondent au pouvoir local, et les Grands Kloks (le conseil qui dirige la Flotte d'un point de vue et militaire, et de la recherche/exploration spatiale) au pouvoir de l'Alliance. De fait, vu que le système est fortement militarisé, il y a une plus grande verticalité du point de vue des pouvoirs : l'amirauté a vraiment des pouvoirs exceptionnels et étendus en terme de défense et de sécurité, même si ils ne sont techniquement que très peu sur le terrain.

    Les parlements solaires (ou de secteurs) nomment, en fait, le "meilleur d'entre eux" au conseil des Saelges, et chaque secteur a ainsi autant d'influence que les autres. Les Saelges décident surtout de la politique extérieure, de l'économie et la monnaie, échangent avec les Grands Kloks au sujet du projet Ultime Frontière (notamment l'acceptation de nouveaux membres), et tentent de mettre la main sur l'éducation mais le transfert de compétences est toujours délicat.
    Le but progressif est d'intégrer de plus en plus les peuples entre eux. C'est un chemin difficile à parcourir et, il faut le dire, ce système perd beaucoup du fait d'une rotation peu importante à sa tête.

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  3. Que deviennent les religions dans ton univers ? Est ce que les humains abandonnent leur propre religion au profit de culte extraterrestres ? Où alors les religions humaines arrivent elles à s'adapter à ce nouvel environnement ?

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