mercredi 2 octobre 2024

Mon parcours vers l'écriture (épisode 2)


 

Après un premier épisode consacré à mes débuts, je vous propose cette fois de parler d'un sujet aussi prenant que frustrant : la nouvelle. J'ai écrit beaucoup de nouvelles entre 2007 et 2023, j'en ai publié quelques unes (13) sur différentes supports et j'ai le sentiment que c'est ce qui m'a le plus permis de trouver ma voie dans l'écriture.


Lors d'un détour internet en 2007, je découvre un univers aussi mystérieux qu'intriguant : les appels à textes (AT). Divers sites existent à l'époque, c'est un peu aléatoire, mais les thèmes sont prenants : un combat sans espoir, vers un autre monde etc... Le jeune auteur que j'étais, plongé dans l'écriture du Temps des Tyrans, y trouva une récréation bienvenue. Je me suis lancé, porté par l'enthousiasme et, malgré mes maladresses de l'époque - je ne savais pas vraiment ce qu'était une nouvelle, j'en lisais assez peu contrairement à aujourd'hui -, j'ai réussi à faire publier mes deux premiers textes :

- Les vérités de Paddy chez Outremonde

- Favori des dieux chez Mots et Légendes

L'occasion d'une parenthèse historique : il y avait plusieurs webzines à l'époque, des "anthologies numériques" gratuites, qui permettaient aux débutants de faire leurs armes sans se confronter à une concurrence trop importante. Aujourd'hui, il y a en très peu, c'est dommage. Car malgré leur animation par le bénévolat de passionnés, on s'y confrontait à tout le cycle éditorial. D'abord, la sélection par un comité de lecture, qui renvoyait parfois des fiches de lecture permettant de découvrir des retours de lecteurs ; ensuite, la partie correction avec un ping pong qui pouvait durer avec des correcteurs très attentifs ; enfin, la publication d'un vrai support, dans les deux cas cités au-dessus, avec une illustration.

Il faut se mettre à la place du jeune auteur d'alors : sans expérience et sans réel recul sur ce que je produisais, ces deux publications m'ont fait un bien fou et m'ont poussé à persévérer. Elles m'ont fait sortir de mon cercle restreint pour recevoir des avis extérieurs et parfois très directs. J'ai énormément progressé dans le processus.

 




Ensuite, j'ai eu une frénésie d'AT : j'en ai cherché des dizaines, j'ai essayé d'écrire des textes pour tout ce qui me semblait intéressant, j'en ai même fini un certain nombre que j'ai soumis. Ce qui en est sorti, c'est que j'ai beaucoup appris sur moi et ma façon d'écrire. Voilà quelques enseignements : j'ai décidé de ne plus "forcer" pour boucler un texte, car cela donnait rarement un résultat concluant ; j'ai des dizaines de versions inachevées car je n'ai pas assez réfléchi à mon contenu en amont, ce que je dois faire avant de me lancer ; je ne suis pas doué pour respecter des deadlines littéraires ; je dois essayer de ne pas reproduire toujours les mêmes schémas de production écrites, sous peine de me lasser.

Si j'ai beaucoup appris, j'ai aussi nourri beaucoup de frustration sur l'énergie perdue autour de nouvelles qui ne menaient à rien. Mes tiroirs numériques débordent de productions stoppées en cours de route, soit par manque de temps avant la fin de l'AT, soit tout simplement parce que le projet/l'idée ne me plaisait plus. C'est notamment pour cela que j'ai essayé d'en publier certaines sur des plates-formes bien connues.

Cela m'a fourni aussi ma première expérience "d'anthologiste" ou approchant : sur Malédiction chez Mots et Légendes, j'ai participé à la sélection des textes. Cela m'a permis de changer de point de vue, de chercher la cohérence de l'ensemble, le talent dans un volume important de nouvelles soumises. Les allers-retours m'ont montré que ma personnalité d'auteur, notamment sur les corrections (c'est une phase que j'apprécie pour l'échange que ça produit avec l'anthologiste/l'éditeur qui est souvent constructif pour le récit), n'est pas partagée par tous mes confrères, loin de là. Enfin, j'ai pu boucler cet exercice en rédigeant la préface, un article un peu différent que j'ai pris beaucoup de plaisir à composer. 

En 2023, j'ai publié ma dernière nouvelle en date : L’éclat des catadioptres, dans Malpertuis XIV. La frénésie est depuis longtemps terminée. Si je préfère me consacrer à des projets longs, j'ai mesuré aussi la concurrence existant sur le terrain de la nouvelle : il y a désormais très peu d'anthologies publiées dans les genres SFFF pour un nombre de candidats-auteurs très important. Cette course à la publication m'intéresse et m'inspire moins que par le passé.

 


 

Je tire de tout cela un bilan positif comme auteur autant que comme lecteur ! J'écris maintenant des nouvelles quand j'en ai envie, sans forcément les consacrer à un appel à texte, et je vois où le vent me porte. C'est un plaisir et si le résultat ne me convient pas, eh bien, tant pis. Je lis aussi beaucoup plus d'anthologies que par le passé et j'ai découvert des auteurs par ce biais (j'en parle de temps en temps sur le blog comme vous pouvez le voir par ici).   

Surtout, j'ai développé à partir de certaines nouvelles des univers que j'ai exploré ensuite en format long : Favori des dieux est une ouverture sur l'univers d'Entre la Louve et l'Olympe par exemple. Je vous parlerai bientôt de ce passage format court/format long dans un prochain épisode...

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