mardi 3 janvier 2023

10 souvenirs de ce que j'ai lu, vu ou entendu en 2022


 

 

De retour avec ce post traditionnel qui me permet de revenir, pèle mêle, sur les films, les séries, les lectures, les musiques qui m'ont fait prendre du plaisir lors de l'année écoulée.



Bear dans les Southlands (Les Anneaux de Pouvoir, saison 1 - Amazon prime)

La musique de Rings of Power est riche, grâce à l'ami Bear McCreary qui aura livré une partition d'ampleur. Le clou du plaisir musical se trouve dans l'épisode 6. Sur The siege in the Southlands, il lâche les chevaux épiques pour mêler ses thèmes dans un long effort de plus de 20 minutes. Enlevé, l'ensemble se conclue avec une puissance incroyable, comme le compositeur sait si bien le faire.

Plus globalement, sa musique aura su m'entraîner dans les Terres du Milieu, même si je ne suis pas un grand fan du Seigneur des Anneaux. Il y a quelques morceaux formidables et un effort d'ensemble qui n'a que peu d'équivalent en format série.



Le remake de l'attaque de l’Étoile Noire (Top Gun Maverick, Joseph Kosinski)

Malgré des redites du premier film, cette suite propose un côté nostalgique et mélancolique qui s'installe comme Tom Cruise revisite les "passages obligés" et lance la nouvelle intrigue. Le scénario n'invente pas l'eau chaude, mais on se prend à se demander comment il va aborder les choses déjà vues.
Finalement, ça m'a fait penser à Rocky Balboa de Sylvester Stallone : une ré-utilisation de la formule, mais avec un grand respect et l'envie de faire différent sur la fin pour conduire vers autre chose. Le dernier tiers bascule vers le modernisme. Zimmer sort les thèmes héroïques, le réal arrête de copier la façon de filmer du premier, on va vers ce que permet la technique aujourd'hui. Cette attaque finale rappelle forcément l'attaque de la première Étoile Noire dans Un Nouvel Espoir. J'ai vu des dogfights incroyables et très réels, pas seulement entre avions d'ailleurs et ils font incroyablement réalistes. Des plans d'anthologies. Puis une espèce de survival très rythmé (même si là, pas très réaliste). Au final, c'est comme la saga Mission Impossible : très soigné, pas follement original, mais très bien fait.

 


 

Le Liu qui mit fin à l'Histoire (l'homme qui mit fin à l'Histoire, Ken Liu)

Ken Liu est un formidable auteur en forme courte. Il le prouve ici dans une novella qui prend le lecteur à contre-pied : sous la forme d'un dossier documentaire fictif, il va nous plonger dans une histoire vraie (l'Unité 731) tout en s'interrogeant sur notre rapport à l'histoire, aux horreurs de la guerre et de leur trace dans les rapports collectifs. C'est bien écrit, prenant, coup de poing quand il le faut et j'ai appris des choses. Rappeler l'intérêt de l'histoire pour comprendre nos rapports contemporains n'a jamais été aussi bien mis en scène !



Le siège de Crevet (Les Chevauche-Brumes tome 1, Thibaud Latil-Nicolas)

Commençons par ce qui fâche : j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, l'impression d'avoir lu cela 36 fois. En plus, l'auteur abuse de mots anciens et les points de vue me semblaient peu distingués au début, ce qui a fait que j'ai eu du mal à accrocher aux personnages. Il y a aussi des clichés assez gênants, notamment sur les persos féminins (les Amazones, la très belle magicienne). Et puis arrive la seconde partie, pleine de rythme, où le bataillon protège Crevet des créatures qui l'assiègent. Si ce n'est pas original, c'est incroyablement bien mené, épique en diable, avec ce qu'il faut de gigantisme et de morceaux de bravoure pour rendre l'ensemble haletant. Un très bon moment de lecture Fantasy !

 

 


 

Bear au Vahlalla (God of War Ragnarök, Bear McCreary)

J'en parlais au-dessus, 2022 fut une année musicalement McCrearyenne conclue magistralement par ce God of War. Comme en 2018, le compositeur signe la BO épique du moment, pleine de rage et de fureur, avec des thèmes puissants, des chœurs imposants et la mise en scène magistrale de la soliste Eivor. Difficile de sortir une piste en particulier, tant chacun pourra avoir sa préférence : l'enlevée A son's Path, l'intense Svartalfheim, etc. J'ai choisi pour illustrer cet artiste Gryla, dont la gravitas me fait à chaque fois dresser les poils sur les bras, et qui a l'intérêt d'être dense narrativement avec ses thèmes et motifs en début/fin de piste. Mais n'hésitez pas à vous plonger dans le reste, chaque piste ou presque recèle de moments magiques !

 


 

Le chevalier vert (The Green Knight, David Lowery)

La légende arthurienne semble être une source d'inspiration formidable et ce The Green Knight le confirme. Visuellement splendide, il offre des séquences aussi classes qu'oniriques, qui font de ce conte moral un film au rythme envoutant. Plans larges, cadre posé,  David Lowery a composé ses scènes comme des tableaux tout en gardant un mouvement fluide. Il met en scène le gigantisme aussi bien que l’intime, à l’image d’un Ridley Scott en grande forme (on pense plusieurs fois aux Duellistes par exemple). Chaque voyage devient une aventure où l’on découvre un nouvel aspect enivrant ou dérangeant de ce monde. L’ensemble donne l’impression d’un récit hors du temps, qui ne respecte pas les normes actuelles. Ce décalage fait de The Green Knight un film radical qui peut envoûter autant que susciter le désintérêt. Vous aurez compris qu'il m'a captivé tout du long. Vous pouvez en lire plus dans cette chronique sur eMaginarock.

 

 


Coup d'état (Les Poudremages, tome 1, Brian McClellan)

Je n'ai pas lu beaucoup de gunpowder Fantasy (Fantasy avec des armes à poudre), mais ce premier tome des Poudremages m'a emballé. Il est addictif, peuplé de personnages charismatique, d'intrigues, de révélations, de sorcellerie et d'action. Le livre se lit extrêmement vite grâce au style de l'auteur et la fin nous promet d'excellentes choses pour la suite. Sa mise en scène du coup d'état qui démarre le roman est très plaisante et reste un enjeu tout le tome, alors que l'auteur développe à la fois des pans militaires et des implications magiques/mythologiques. C'est foisonnant tout en étant très accessible. J'ai hâte d'en découvrir la suite. 

 


Un étrange étranger (The Stranger, Thomas M. Wright)

Ce film, polar noir au rythme lent, m'a séduit par son ambiance dans un pays aux paysages assez peu exploités d'habitude : l'Australie. Le réalisateur y développe un scénario sur le mensonge, sur les faux semblants, sur les apparences trompeuses qui a quelque chose de profondément dérangeant. Il s'appuie pour cela sur deux acteurs au top avec Sean Harris et Joel Edgerton. La forme volontiers lente est l'occasion de creuser ces personnages pris au piège, chacun à leur façon. Une découverte surprenante.

 


 

Sonata in Darkness (The Batman - Michael Giacchino)

Ah ! Le piano. J'ai toujours adoré cet instrument et Giacchino lui rend ici encore justice en nous livrant une synthèse de sa composition pour The Batman. Dans Sonata in Darkness, il développe ses trois thèmes forts. Celui de Selina est classique et agréable, là où le thème du Riddler est une variation inquiétante de l’Ave Maria qui a un sens dans le film. “The Batman theme” se découpe en deux segments : d’un côté, celui de Vengeance, martèlement de cuivres facile à retenir et ultra présent à l’écran ; de l’autre, le thème de l’espoir qui apporte un peu de lumière à une partition sombre et qui magnifie la scène finale, transcendant les images du réalisateur. Cette suite nous permet de les découvrir sous différents angles et de profiter à plein d'une écriture réussie.

 


Zorro dans le Bayou (l'Empire Électrique, Victor Fleury)

Ce fix-up de (longues) nouvelles intègre des grands personnages de la littérature/imaginaire du XIXe siècle dans un univers Steampunk. Les héros sont pêle-mêle Zorro, Sherlock Holmes, le Capitaine Némo, mais aussi le Docteur Loveless ou Frankenstein... 

Fleury a un vrai talent pour emballer ses récits en jouant des références. Le plus bel exemple en est le long texte en Louisiane, les masques du Bayou, où l'on suit un Zorro vieillissant en mode The Dark Knight Returns. L'ambiance steampunk/fin de guerre de Sécession, avec des personnages ré-interprétés et des mythes américains revisités, sont un plaisir à découvrir dans une nouvelle aussi classique que sans concessions. Je ne dévoilerai pas toutes les références, mais je vous conseille de vous y pencher, c'est très surprenant !


C'est tout pour 2022, on se retrouve dans un an ! Bonne année 2023 à tous !

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