Ça y est ! Après trois ans de travail et, il faut bien le dire, de souffrance, le premier jet des Larrons de mer est terminé. Le bébé est d'importance : 238 pages, 734 324 signes espaces compris, 58 chapitres. Pour mesurer son évolution depuis 2019 :
La solitude dure trois ans
Ce manuscrit est passé par divers étapes qui ont ralenti son évolution : j'ai par exemple décidé de l'écrire au présent avant de renoncer après un gros tiers de rédaction, pour repasser au passé (simple + imparfait) conventionnel. La conversion des lignes déjà rédigées a été longue. Cela a également été l'occasion d'une réflexion sur mon style. S'embarquer dans ce bilan en pleine écriture n'a pas été ma plus brillante idée.
J'ai aussi eu une histoire personnelle très agitée depuis deux ans, avec tous les syndromes de blocage liés (épuisement et lassitude, syndrome de la feuille blanche, rejet d'une partie de ce que j'avais écrit etc). Par extension, mon texte est devenu plus sombre. Quand je pouvais écrire, mes problèmes rejaillissaient sur mon imaginaire. J'ai cherché à rééquilibrer les Larrons pendant ma dernière relecture, j'espère y être parvenu.
En tout cas, il n'est pas surprenant que je mette un premier point à ce projet alors que mon horizon s'est éclairci depuis l'après confinement.
La fin est juste le commencement
Mes chers Larrons sont encore loin d'avoir achevé leur périple. Je vais d'abord écrire autre chose histoire de ne plus penser piraterie et d'avoir un regard neuf à son retour. Car le manuscrit va me quitter pour rejoindre des béta lecteurs. Mon épouse a déjà lu la première partie et m'a rassuré sur certains points - tout en pointant quelques problèmes. J'ai vraiment besoin de regards extérieurs pour faire évoluer les choses dans le bon sens.
Et ensuite ? Vendre ce projet sera différent des précédents. C'est un texte volumineux. Il me ressemble, mais porte les stigmates de cette période difficile. Cette coupure sera l'occasion d'y réfléchir plus en détail.
Un architecte ? Non sûrement pas
Au début du projet, j'avais cherché à changer ma manière d'organiser mon écriture : cette fois, j'avais préparé des fiches, un plan, j'ai des tableaux Excel, beaucoup plus de notes que d'habitude. Une partie de mes blocages est venue de là, car je me sentais prisonnier de mon récit. Il y avait là une véritable relation d'amour/haine entre l'auteur et sa création que n'aurait pas renié le docteur Frankenstein.
Écrire sur les Larrons est devenu un sacerdoce dont je suis sorti en avançant sur d'autres projets : pour la première fois, je suis en situation de finir plusieurs manuscrits cette année alors que je suis un producteur lent. C'est un signe fort de la contrariété que j'ai ressenti et que j'ai eu besoin d'extérioriser en sortant du cadre pépère du mono-projet.
La leçon a bien été reçue, en tout cas. Je ne dois plus chercher à contrarier ma façon de rédiger. J'ai encore en tête l'euphorie de la fin de la rédaction d'Entre la Louve et l'Olympe qui tranche avec mon ressenti ces derniers mois. Je ne suis définitivement pas un architecte, terme utilisé pour ces auteurs qui planifient, mais bien un jardinier : j'aime me laisser conduire là où l'histoire a envie d'aller. À moi de faire avec et de travailler sur mes projets tout en y prenant du plaisir, car cela reste une passion et un divertissement avant tout.
Bon, c'est pas le tout. Je vais me remettre au boulot. D'autres projets attendent. Plein de choses me titillent. On en reparle bientôt !
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