Alors que j'essaie de boucler les Larrons de mer depuis quelques temps déjà, j'avance et je tente de mettre des mots sur tout ce que j'ai produit. L'occasion de vous proposer, si vous passez par ici, de soulever le voile sur ce projet longtemps maturé...
Synopsis :
Le Prince Éternel est en chasse.
Lancé à la poursuite du Pacificateur, navire rebelle qui a attaqué le port de Jayo et kidnappé la jeune noble Elena Delas Casas, le trois-mâts impérial fond sur sa proie. Son capitaine, Vincenzo Barca, utilise ses pouvoirs magiques pour rattraper le fuyard. Mais l'affrontement tourne en sa défaveur : le Prince est capturé, son équipage fait prisonnier.
Enfermé, Vincenzo comprend qu'il a été piégé. Ses geôliers veulent le faire basculer dans leur camp, eux qui s'opposent à la politique expansionniste et agressive de l'Empire des milles îles. Doit-il fuir ou se rallier ? Suivre ses convictions, ou affronter la réalité d'un pouvoir impérial corrompu ?
La situation se complique quand il tombe amoureux d'Elena, qui est en réalité une espionne rebelle. L'amour va le conduire à remettre en question ses choix et à prendre parti dans la révolution qui se prépare.
Quelques éléments sur le manuscrit :
- Le manuscrit fait actuellement 664 000 signes, soit un peu plus de 110 000 mots.
- J'ai relu 131 pages sur 214.
- Ce premier jet reprendra très librement quelques éléments de la nouvelle les Vertes Prairies, publiée en 2015 chez Mots et Légendes.
Les premières lignes :
Les vagues dansaient au son du vent, gigue de bourrasques jouée par des dieux enclins à profiter du spectacle. Le ciel bleu azur, déserté par les nuages, leur offrait une vue parfaite sur la course d'un bâtiment de belle carrure, mastodonte en chasse sur l'océan.Acrobate élégant sur les flots en mouvement, trois-mâts aux couleurs de la couronne impériale, le Prince Éternel naviguait toutes voiles dehors. Sa proue arborait un duo de lions sculptés et dorés autour d'un blason : une croix bleue sur fond blanc. La rangée de fenêtre de sa poupe était soulignée d'un balcon grandiose, gravé de motifs et de signes entremêlés. Deux ponts élégant de soixante-quatre canons, il comptait cent quatre-vingt hommes à son service dont son commandant, seul maître à bord après l'empereur.Le soleil au zénith frappait fort le pont du navire. Ses coups de massue ne tourmentaient plus l'équipage, des gaillards tannés par des années de mer. Debout sur le gaillard d'arrière, accoudé à la rambarde, le capitaine Vincenzo Barca attendait un signe. Les hommes scrutaient les environs, la vigie jetait son regard au loin. Dans toute cette attention se cachait l'excitation d'une traque, la soif d'une poursuite qui durait depuis des jours.Vincenzo Barca la menait avec la force de l'expérience. Il approchait des trente-cinq ans et ses tempes commençaient à s'argenter. Le reste de sa tignasse était caché par un foulard rouge noué autour de sa tête, bout de tissu sur lequel s'emboîtait son tricorne. Une chemise trempée de sueur dessinait les muscles saillants de ses bras et les formes marquées de son torse. L'épée au côté, c'était un corsaire prêt à frapper une nouvelle cible.Ses yeux bleus glace embrassèrent l'océan tiède et le ciel azur. Le regard de Vincenzo figeait le sang comme la vision d'un iceberg en approche : d'un bleu limpide et troublant, il exprimait une dureté, sous cette banquise irisée, qui contenait des promesses de douleur et de meurtre quand il vous observait avec intensité. Chacun de ses sourcils était barré d'une cicatrice prolongé sur son front, et ce vestige de combats passés laissait le sentiment qu'il était toujours mécontent.L'horizon se prolongeait, insaisissable, fuyant comme le Pacificateur, navire derrière lequel il chassait depuis trente-six jours. Le Prince Éternel le poursuivait depuis dix-neuf nuits. Armé afin de rattraper le fugitif et récupérer sa cargaison, Vincenzo cherchait à gagner du terrain.Rendu patient par la mer, Barca sentit son bateau se tendre sous ses doigts. Il le connaissait parfaitement de la cale au pont supérieur et le considérait comme un fidèle allié jamais pris en défaut. Son grincement, signe commun pour un marin, soufflait à l'oreille de son capitaine quelques mystérieuses indications.La vigie choisit ce moment pour hurler :—Voile en vue ! Sur bâbord !
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