lundi 30 décembre 2019

9 souvenirs de ce que j'ai lu, vu et entendu en 2019

Comme l'année passée, je vais vous parler des œuvres ou passages qui m'ont plu à travers des scènes, des moments particuliers découverts pendant cette année 2019, plutôt que d'établir un simple top.

Attention, je parle forcément des films/séries/romans et de leur contenu.




Une bataille des héros, vraiment ? (Les Héros - Joe Abercrombie)

Dans les Héros, tome 2 de Terres de sang, Joe Abercrombie creuse un sillon qu'il maîtrise à la perfection : faire de ses personnages de parfaits salauds. Mais ce qui impressionne le plus dans ce tome, c'est la mise en place de la bataille qui dure les 2/3 de l'ouvrage : c'est clair, plein de mouvements, avec une petite dose d'héroïsme et beaucoup de real strategy. L'ampleur du dispositif impressionne, car Abercrombie ne perd jamais le lecteur sans faire d'effort. Pas besoin de schéma, quand le talent est là !



La quête de la Muraille Sainte (Omale T2 - Laurent Genefort)

Dans cette deuxième intégrale, Laurent Genefort met en scène l'aventure majestueuse de la Muraille Sainte, où l'on suit un groupe d'explorateurs qui tente de comprendre d'où vienne les fuyards qui ont rejoint, apeuré, les plus grandes cités d'Omale.
C'est un roman précieux, juste dans ses propos, qui fait voyager, qui questionne l'humanité, ses travers, ses réussites tout en montrant un univers toujours riche et soigné. On y suit une mission scientifique qui tente de comprendre une vague de migration qui proclame, à travers Omale, que la fin des temps est arrivée. L'opposition science/religion est un chouette moteur pour un récit aux belles valeurs, où l'envie d'avancer ensemble transcende les difficultés et les différences.




L'antenne et la chute libre (Ad Astra)

Dans Ad Astra, Roy McBride (Brad Pitt) travaille sur une super antenne à des milliers de kilomètres du sol quand la première tempête électrique frappe la Terre. Le réalisateur, James Gray, parvient à faire ressentir le sentiment de vertige qui impressionne le spectateur aussitôt : la caméra embrasse le décor proche et le héros avant de basculer vers la Terre, sa beauté, son éloignement aussi.
La catastrophe frappe, McBride saute dans le vide et après un moment collé à son acteur, Gray élargit à nouveau le champ, nous fait prendre conscience du danger, mais aussi du calme méthodique de McBride qui, à peine sauvé au sol, va subir un débriefing froid et désincarné.
Tout est résumé en quelques minutes : la virtuosité d'un réalisateur en pleine possession de ses moyens, un personnage immédiatement posé et le lancement de la quête intérieure qui fera tout le sel d'un des meilleurs films de 2019.


Arrow vs Deathstroke (Arrow saison 2)

La série Arrow ressemble parfois plus à un soap qu'à une série de super-héros, mais elle tire sa principale inspiration de la trilogie Batman de Christopher Nolan et cela se voit. Dans sa deuxième saison, elle bâtit son intrigue sur l'opposition entre Oliver Queen et Slade Wilson, aka Deathstroke. Ce conflit s'est mis en place lentement, dans la saison 1, avant d'atteindre son paroxysme au cours de cette deuxième partie.
Arrow se montre alors jusqu'au boutiste et sombre, comme lors de la mort de l'amour de Queen et Wilson, ou du froid assassinat d'un membre de la famille Queen. L'implacable machinerie de la vengeance va les amener à faire un remake de la fin de The Dark Knight Rises : alors que Deathstroke assiège la ville de Starling, Arrow va rassembler une équipe pour l'affronter. L'affrontement tiendra toutes ses promesses, malgré un léger manque de moyens. La preuve que l'univers DC TV peut dépasser son image potache pour livrer une histoire efficace et sombre.





A song of Castamere (Game of Thrones S8)

Si un élément a bien été constant sur la série Game of Thrones, c'est bien la musique de Ramin Djawadi. Pour la conclusion de la dernière saison, il nous a offert un chouette best of de ses plus belles compositions, dont The Rains of Castamere, avec laquelle Djawadi ne cesse de jouer depuis le mariage pourpre, en saison 2, pour illustrer la fameuse sentence qu’un Lannister paie toujours ses dettes.
Il lui offre ici un brillant adieu sous le duo du piano et des cordes déchirantes de For Cersei, moment de grâce où s’entrecroise les grands moments du personnage de Cersei (intro de Light of the Seven), avant de s’achever sur la marche inexorable des violons de ce Rains of Castamere touchant. Il est aussi joué par un violon larmoyant, sur Nothing Else Matters, en forme de conclusion. C’est, à mes yeux, le thème le plus réussi et le plus mémorable de l’intégralité de la musique de Game of Thrones, par son sens dans l’univers (les paroles, son lien à un évènement particulier) et sa capacité à être marquant à chaque nouvelle interprétation.




L'histoire d'un ange et d'un démon (Good Omens)

La série adaptée du roman de Neil Gaiman se bâtit quasi exclusivement sur le duo David Tennant - Michael Sheen, que j'ai beaucoup. Mais le scénario global trainant un peu en longueur, j'ai surtout apprécié ce qui concernait les deux personnages et l’exemple le plus frappant de leur importance est l’épisode trois. Sa scène pré générique y dure la moitié de l’épisode et porte exclusivement sur leur lien au cours des siècles. Ce festival de situations drôles, où l'on relie l'histoire à l'aune de leur relation, éclipse totalement l’intrigue principale qui semble bien pâlotte en comparaison.




Hijo de la luna (Le puits des mémoires T 2 : le fils de la lune)

Le Puits de mémoire a commencé doucement, par une traque qui posait beaucoup de questions. Ala fin du tome 1, je suis resté circonspect sur le scénario, mais ce tome 2 m'a conquis.
C'est un tome supérieur en tous points au précédent : plus intense, plus haletant, avec sa batterie de révélations et de développements de personnages. Le début du roman laisse penser à une répétition du T1 et, là dessus, arrivent enfin les développements que l'on attendait. La plongée dans Woltan est passionnante et la découverte des identités du trio tient ses promesses, y compris jusqu'à la dernière ligne de la dernière page (un belle surprise, d'ailleurs, qui révèle qui est le fils de la lune).

Ce qui est vraiment bien, c'est que l'intrigue se complexifie tout en restant parfaitement fluide. Il n'y a pas de point de vue plus "faible" que l'autre grâce au travail sur les personnages amorcé précédemment.
J'ai hâte de lire le tome 3 !



Un souvenir Kingdom of Heaven-ien (Carnival Row)

Carnival Row, épisode 3 : dans un long flashback, l'histoire revient sur le passé des protagonistes Philo (Orlando Bloom) et Vignette (Cara Delevigne), au moment de la guerre entre la Burgue et le Pacte. L'occasion de nous plonger plus avant dans cet univers à mi-chemin entre le Steampunk et la Fantasy classique, mais surtout de trouver une gravité et une imagerie propre à rappeler quelques bons souvenirs aux amateurs de Ridley Scott.
Tout y est proche de Kingdom of Heaven : cette photographie froide, bleutée, où les flocons se détachent et la pluie est très présente ; Orlando Bloom dans son registre sérieux/bête blessée ; dans la naissance et la mort rapide de cet amour qui aurait pu prospérer en d'autres lieux et en d'autres temps. Résultat, l'épisode Les Royaumes de la lune offre un excellent moment à la fois contemplatif et violent qui résume à lui seul toutes les qualités de la série : c'est beau, c'est brutal, c'est très Fantasy dans l'esprit et ça cherche à nous raconter une vraie et belle histoire.




Le Bon, la Brute et le Hussard (l'Empereur de Paris)

Si le meilleur film de genre français est sans conteste le Chant du Loup, j'ai aimé aussi l'Empereur de Paris : il propose une reconstitution intéressante, avec un casting de trognes, quelques chouettes scènes d'action et un petit côté "Incorruptibles" dans la construction de l'intrigue qui me plait bien. Dommage que l'intrigue ait un gros coup de mou à mi-chemin.
Toutefois, la bataille finale remonte vraiment la pente, avec pas mal de surprise, notamment car ce n'est pas forcément Vidocq qui a les plus belles scènes : je pense bien entendu au capitaine des Hussards, le duc de Neufchateau (joué par James Thierrée).
Décidé à se venger de la mort de son fils, Neufchateau accompagne Vidocq dans la tanière du méchant et confronte les assassins. Dans un combat très bien chorégraphié et rythmé, il aura sa vengeance et le paiera très cher. Intense et très réussi.


Et vous, que retiendrez-vous pour 2019 ?

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