dimanche 10 avril 2011

Lecture : Bifrost 61 Science Fiction : questions et perspectives


Je viens de finir la lecture du magazine Bifrost n°61 sur le thème : Science fiction : questions et perspectives. Le sujet, qui ne pouvait que m'intéresser, et la superbe couverture de Manchu m'ont convaincu de l'acheter. Deux très alléchantes nouvelles ouvrent la revue : d'abord L'île de Peter Watts (prix Hugo 2010), technique mais passionnante par son univers futuriste et la fatalité que l'auteur développe dans sa chute, et Le paradoxe de Grinn de Thierry Di Rollo même si celle ci, très bien menée, m'a semblé très sage et attendue.
Suivent quelques critiques plus ou moins intéressantes : si beaucoup sont bien étayées, d'autres passent pour un massacre plus ou moins en règle et assez lapidaire (l'anthologie de la Volte sur Ceux qui nous veulent du bien).

L'article Zombies but thinks au sommaire de ce Bifrost 61 porte sur le rapport entre SF et philosophie, notamment l'utilisation de la fiction mettre en scène la réflexion philosophique. Il y a une volonté d'accessibilité bienvenue et j'aurai apprécié un peu plus de développement...mais ce n'est pas le cas. Il faudra acheter l'ouvrage de Pierre Cassou-Noguès pour en savoir plus.

En fin de volume, la "distraction" apportée par les Razzies awards 2010 n'est qu'éphémère. De même, l'article sur le rapport à la critique de La carte et le territoire d'Houllebecq ne m'a pas semblé très intéressant, enfonçant des portes ouvertes sur la stupidité et l'ignorance de certaines critiques littéraires.

Reste le dossier science fiction, intéressant et technique avec en point d'orgue un dossier de Claude Ecken. Si on a parfois du mal à suivre la plume lyrique de l'auteur dans ses comparaisons sciences/littérature, le cours d'histoire est très intéressant et revient aux racines de la science-fiction. Certes, quand on a fini, l'ensemble laisse plus de questions en suspens qu'il ne répond à la question posée : la S-F française peut-elle disparaître ? Claude Ecken affirme que non, mais botte en touche pour expliquer le relatif désamour du public envers le genre.
Fabrice Colin a un point de vue très tranché sur les auteurs S-F et les possibilités pour eux de se mettre en danger en écrivant dans des domaines plus généralistes. Gerard Klein croit en la mort du genre, pour le reste les cadres (Serge Lehman, Gilles Dumay, Roland C. Wagner) positivent même si la réalité des chiffres est là : une grande collection comme Lunes d'Encre peine à vendre plus de 2 000 exemplaires d'un roman de S-F. Et ce sont de plus petites maisons qui réussissent à tirer le mieux leur épingle du jeu. Reste quelques succès éditoriaux (Spin, La Horde du Contrevent, etc...) qui permettent des coups.
Du point de vue du fond, Doc'Stolz revient sur les matériaux imaginaires utilisés par les auteurs de SF. Un article court mais intéressant qui m'a poussé à réfléchir sur ce que j'écris moi-même (je vais d'ailleurs faire un article à ce sujet prochainement, et une idée de nouvelle m'est venue, voilà de quoi faire !).

Au final, ce numéro 61 m'aura surtout permis de classer TdT dans une catégorie, je cite, page 89 : le space opera pif-paf-boum à la David Weber. J'assume complètement.

2 commentaires:

  1. Et pour développer sur les aspects politiques : http://yannickrumpala.wordpress.com/category/science-fiction-et-theorie-politique/

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  2. Merci pour ce lien très intéressant

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