mardi 19 avril 2011

Les Mondes Connus du TdT : crédibles ou pas ?

Si l'on en croit les chercheurs qui travaillent sur le télescope Kepler, il y aurait plus de 500 millions de planètes potentiellement habitables dans notre galaxie. Mais sur l'ensemble de ces mondes, combien comptent une "population" ou une forme de vie ? Et sur ce chiffre déjà plus bas, combien auront potentiellement une forme humanoïde ?



C'est une question à laquelle je vais devoir répondre dans le Temps des Tyrans. Je n'entends pas faire de la hard SF, qui me semble être dominant actuellement dans la SF/Space Op éditée en France (je serai plutôt dans le créneau de David Weber et son Space Op' pif paf boum©Bifrost), tout simplement car je ne suis pas un scientifique mais un partisan des sciences humaines. Aussi l'histoire ou les sciences sociales sont des terrains plus propices où je me sens à l'aise. Je dois avouer également que la lecture de ce style de SF est à mes yeux assez rébarbative, sauf quand c'est fait avec grand talent (comme Peter Watts dans le dernier Bifrost).
Ceci dit, ça n'exclue en rien de crédibiliser l'ensemble. Les auteurs de SF ont la chance de pouvoir créer ce que bon leur semble pour faire fonctionner leur univers : matériaux incroyables, appareils d'un genre nouveau, espèces possibles (ou non) etc... mais on oublie souvent que l'étape sine qua non, c'est de rendre son univers crédible au lecteur.

Du coup, je dois réussir à construire un univers où le lecteur ne réagira pas en hurlant "c'est n'importe quoi", "bouh le couillon" et autres expressions, réaction que j'ai moi-même eu à plusieurs reprises au cours de mes lectures. Exemple typique qui me reste en tête : le cycle la chute des Mondes d'Alexis Aubenque, qui cumule toutes les tares en terme de développement et d'univers, et de personnages.

Sur quoi dois-je axer mon travail dans ce cas ?
Premier point, le vécu de cette nouvelle "civilisation". En commençant à lire le cycle de l'élévation de David Brin, j'ai remarqué combien l'auteur réussissait à faire cohabiter humains et E.T. alors que ceux-ci sont plus intelligents, plus sages, et surtout non-humains. Il a ses petits trucs pour ça dont l'évocation, quasi systématique, des particularités de chaque race et le jeu autour de celles-ci. C'est sans aucun doute une piste à creuser de mon côté.
Deuxième chose, l'histoire qui nous conduit jusque là. Pour ça, j'ai commencé à travailler sur le volet chronologie, mais c'est toujours en cours d'élaboration. Je retouche assez régulièrement les dates, les faits, pour coller au mieux à l'évolution de ce qui se dit et fait dans le texte. C'est la crédibilité de la chronologie qui sera un bon indicateur de la cohérence interne du tout.




Comme je le disais dans l'article précédent, mes lectures extérieures me font prendre conscience d'énormément de choses au fur et à mesure. Quand on écrit, on a tendance à être "la tête dans le guidon", et le recul que je vais avoir sur le TdT dépendra aussi de mon évolution du moment. Ces temps-ci, je suis de nouveau entré dans une période pleinement S-F. en terme de lecture, de réflexion, et que c'est vrai qu'ayant terminé les textes, j'y reviens avec un autre regard. Reste à voir si ce sera bénéfique pour le re-travail qui se met doucement en route.

1 commentaire:

  1. En même temps, si on n'a aucune connaissance poussée en science, la hard SF c'est souvent assez chiant à lire, car terriblement abstrait. Ce qui fait la différence, c'est la même chose que pour la PifPafBoum, l'ambiance, la façon dans l'auteur immerge son lecteur dans l'univers. La Hard SF n'est pas crédible si, malgré un développement ultra poussé et scientifique, les persos sont chiants, décalés, l'univers lourd. On veut lire un texte de littérature, pas un magazine scientifique. Hors space-op, l'exemple le plus évident qui me vient dans le côté "tout est crédible tout est vrai", Clancy peut être chiant comme la pluie parce que c'est présenté trop froidement, techniquement. C'est passionnant de savoir comment tout fonctionne, mais le facteur humain, aventure, etc. doit à mon sens primer dans une bonne oeuvre de littérature. Quand on peut allier les deux, Epic Win, je m'incline, mais c'est pas donné à tout le monde. Quant à écrire de la Hard SF, se lancer dans le truc sans être particulièrement calé, c'est du suicide littéraire. Dans le domaine je préfère que l'auteur assume le syndrôme Ta gueule C'est Magique quand ça coince que de m'expliquer tout dans un fatras pseudo-scientifique qui pour le néophite ne sera qu'une bouillie de noms compliqués et de réactions inconnues, et pour le spécialiste une grosse blague. Donc crédibilité OK, je serai mal placé pour dire le contraire, c'est essentiel et passionnant, mais pas à tout prix.

    La crédibilité scientifique, c'est la cerise sur le gateau, et le gateau c'est le style, l'histoire, les rebondissements, les émotions... Si au dessert je me retrouve avec juste la cerise dans l'assiette, je me sens un peu floué.

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